Le Président de la République a réceptionné hier le matériel pour la construction de l’usine de production de médicaments Pharmalagasy qu’il avait annoncée, lors de sa dernière intervention télévisée. A travers cette usine, le gouvernement ambitionne de produire des médicaments made in Madagascar pour les besoins du pays et éventuellement les autres marchés. Dans cette optique, une douzaine de médicaments est inscrite dans la liste de production pour les trois ans à venir. Mais dans un premier temps, l’usine produira le CVO+, la version améliorée du Tambavy CVO, sous forme de gélule.
Renaissance d’une usine
Le président de l’ordre des pharmaciens, Tantely Rakotomalala, rappelle que Madagascar a déjà eu son industrie pharmaceutique. "Auparavant, nous produisions des médicaments génériques à travers Farmad et Ofafa. L’inondation du marché par les médicaments importés a eu raison de cette industrie". Actuellement, le marché des médicaments est dominé par l’Inde et la Chine pour les génériques et l’Europe pour les spécialités. Tantely Rakotomalala estime que des opportunités peuvent se présenter à Madagascar mais que cela requiert naturellement beaucoup de travail, compte tenu de l’exigence de la qualité. D’après lui, une approche par produit et par segment est nécessaire pour appréhender le marché et la concurrence.
La route est encore longue pour l’Afrique
A l’échelle du continent, l’industrie pharmaceutique est encore dérisoire. L’Afrique ne produit que 3% des médicaments dans le monde, selon les chiffres du Groupe Agence française de développement Proparco, en 2018, avec un marché pharmaceutique alimenté à 70% par les importations. Seule une poignée de pays africains comme l’Afrique du Sud, le Maroc ou l’Algérie parviennent à satisfaire au moins 70% de leurs besoins pharmaceutiques. Le continent importe même des médicaments pour des maladies essentiellement tropicales à l’image du paludisme qui continue de faire des ravages. Rien qu’au premier trimestre, cette maladie a tué 487 personnes à Madagascar.
Â