Malgré la saison hivernale assez rude et le contexte actuel qu’est la pandémie de Covid-19, les familles malgaches n’ont pas oublié la tradition qu’est le « didim-poitra » ou la circoncision. Selon Rasolofo, un « Rain-jaza » ou circonciseur traditionnel exerçant dans la capitale, le nombre a même augmenté par rapport à l’année dernière. Ce circonciseur traditionnel aurait circoncis pas moins d’une trentaine de petits garçons par weekend depuis le mois d’Avril.
Une question de culture et de moyens
Les familles préfèrent la méthode traditionnelle, d’une part, en raison du prix plus accessible. S’il faut payer au minimum 50.000 ariary pour une circoncision à l’américaine, le palier minimum est de 10.000 ar pour une circoncision à la manière traditionnelle. « Nous ne fixons jamais le prix de nos prestations, car il s’agit avant tout d’un hasin-tà nana » affirme Rasolofo. Ainsi, les enveloppes qu’il reçoit varient de 10.000 ariary à 50.000 ariary.
Mais le choix des familles se rattache également au caractère culturel du didimpoitra. Selon lui, « Pour certaines familles, le didimpoitra reste un évènement marquant dans la vie de tout petit garçon et se doit d’être célébré. Ainsi, au lieu de payer un médecin, elles préfèrent engager les services d’un rain-jaza pour pouvoir ainsi dépenser dans la fête traditionnelle. ».
Les précautions restent de mise
Il faut toutefois rappeler qu’avec la pandémie de Covid-19, il est plus qu’important de prendre les précautions nécessaires. Pour ce rain-jaza par exemple, pour circoncire l’enfant, il demande que seuls les parents et grands-parents de l’enfant soient présents. « Il ne faut pas non plus oublier de se laver les mains et de porter un masque », selon lui.
En tout cas, pandémie ou non, les familles malgaches restent jusqu’à maintenant très attachées à cette tradition. Nombreuses familles gardent ainsi le côté festif du didimpoitra, sans pour autant attirer l’attention des autorités. Auparavant, elles cherchaient encore de l’eau sacrée dite « rano mahery » auprès d’une source d’eau, rite initiatique laissé aux soins des hommes physiquement forts dont l’objectif est de rendre le garçon fort et courageux. Une fois l’eau puisée, ces hommes, rejoints par les dames, dansaient dans la rue pour exprimer leur joie. De retour à la maison, la fête continue et le rain-jaza peut passer à la circoncision proprement dite en utilisant l’eau sacrée.