Comme le vinyle et la cassette, le CD est en voie de disparition. L’avènement du numérique a bouleversé la consommation de la musique qui s’écoute, désormais, davantage sur le téléphone et l’ordinateur que sur un lecteur CD. Cette tendance mondiale commence à s’affirmer à Madagascar, surtout en ville, où les stands improvisés de copie de chansons sur téléphone côtoient désormais les vendeurs de CD piratés.
Afin de proposer une alternative contemporaine, deux jeunes font le pari de la musique à la demande, un projet de streaming musical 100% malgache. C’est le fruit de la collaboration entre Rado Rakotomahefa, spécialisé dans le marketing et Mampiray Solofoniaina, médiateur culturel. "Nous lancerons ce mois-ci une plateforme de streaming musical qui permettra au public d’écouter, en toute légalité, de la musique malgache sur smartphone", indique Rado Rakotomahefa. La plateforme, baptisée Musichall, sera proposée en version gratuite et en version payante. "Le modèle économique de la version gratuite s’appuie sur la publicité. La version payante, sous forme d’abonnement, ne comporte pas de publicité et permet de continuer d’écouter de la musique même hors ligne", explique-t-il. Il précise toutefois, qu’il ne s’agit, en aucun cas, de téléchargement car la musique ne peut être déplacée du lecteur Musichall donc ne peut être copiée.
Réduire le piratage
Les artistes, de leur côté, seront payés à travers des royalties sur le nombre d’écoutes qu’ils auront obtenus aussi bien sur la version gratuite que sur la version payante. La connexion mobile est, de ce fait, incontournable dans l’utilisation de l’application. Rado Rakotomahefa toutefois d’indiquer que l’équipe est en train de négocier avec les opérateurs de téléphonie mobile afin de trouver l’offre la moins chère possible. L’idée est de s’aligner sur les tarifs très concurrentiels des offres existantes pour accéder à Facebook. "Nous cherchons à proposer une alternative viable aux partages illégaux de musique qu’on voit un peu partout. Cela ne fera pas disparaitre le piratage mais contribuera du moins à sa réduction", conclut Rado Rakotomahefa. L’application devrait être disponible en téléchargement d’ici la fin du mois avec un premier jet de 600 titres.