Ce 19 juin dernier, la chaine France 24 a diffusé un reportage de Gaelle Borgia et de Volana Razafimanantsoa traitant le sujet des menstruations à Madagascar. Un documentaire qui va au-delà d’une question de tabou et s’interroge sur les droits et l’épanouissement des femmes malgaches.
Menstruations synonymes d’investissements
Les premières minutes de la vidéo nous ramènent à Bezaka, à Ambovombe Androy, dans le Sud. Tovognaze a ses règles et doit se laver avec de l’eau d’une couleur marron qu’elle a récupéré dans un puits. Il n’existe pas d’infrastructure en eau dans son village. Il faut espérer l’eau de pluie qui tombe deux fois par an.
Puis, il y a Marie Claudette qui habite dans la capitale. Quand elle est indisposée, elle doit débourser 300 ariary par jour pour acheter de l’eau auprès de toilettes publiques afin de se laver. Une somme qu’elle aurait pu utiliser pour s’offrir du riz.
Volana Razafimanantsoa voit dans cette problématique, pas uniquement un manque d’infrastructure, mais un frein à l’émancipation de la femme.
« On a besoin d’eau et de savon, on a besoin de se laver, on a besoin de toilette, on a besoin de protection hygiénique. Tout cela a un coût qui devient une charge mentale. Les femmes sont obligées de trouver de l’argent supplémentaire pour faire face à ces 5 jours dans le mois. Sans parler du fait que le corps fonctionne au ralenti pendant les jours de règles. Au final, cela nous contraint à faire des sacrifices et des efforts en plus alors qu’il s’agit tout simplement de notre bien-être », explique Volana Razafimanantsoa, coproductrice du documentaire.
La plupart des jeunes filles dépendent financièrement de leurs parents. Hélas, ces derniers ne comprennent pas toujours la nécessité d’une bonne hygiène pendant les menstruations. De même, beaucoup de femmes mariées n’arrivent pas à subvenir seules à leurs besoins les plus basiques.
Quelle solution alors ?
Volana Razafimanantsoa suggère l’importance de donner gratuitement accès à l’eau aux femmes. Il faut construire et rénover les infrastructures en eau. En même temps, il est vital de créer des toilettes à chaque école pour que les jeunes filles puissent venir étudier sereinement quand elles sont en période menstruelle. « Et surtout, le gouvernement doit trouver des moyens pour offrir des protections hygiéniques au plus grand nombre de femmes. Cela doit être un droit fondamental des femmes » conclut-elle.