La retraite y est pour beaucoup dans le choix d’un jeune qui veut se lancer dans une carrière dans le fonctionnariat.
Les Malgaches ne sont pas égaux devant la retraite. Il existe un fossé entre les retraités du public et ceux du privé. Une réalité qui pèse dans la balance dans les choix de carrière des jeunes aujourd’hui. Une docteure en médecine dans la trentaine qui travaille pour un centre médical avoue toujours garder un œil sur le recrutement dans le public. Malgré un poste à responsabilité, elle explique qu’elle pense à sa retraite et estime qu’un statut de fonctionnaire serait l’idéal pour elle.
Retraite complémentaire
Comme elle, plusieurs jeunes diplômés lorgnent sur le fonctionnariat pour les mêmes raisons. Les faits tendent à justifier cette tendance. Un ancien cadre supérieur d’une multinationale opérant à Madagascar est formel : "la retraite dans le privé est dérisoire". "Grosso modo, lorsque qu’on a payé l’intégralité des cotisations, on a droit à la retraite complète qui correspond au dernier salaire mais payé tous les trois mois". Ce septuagénaire indique que s’il n’avait pas souscrit à des retraites complémentaires, il n’arriverait pas à s’en sortir. Il explique qu’en plus du régime obligatoire de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS), il a souscrit à une retraite complémentaire toujours au sein de la CNaPS et à une assurance retraite.
Pour ceux qui restent dans le privé, la constitution d’une épargne constitue une alternative. "J’économise pour lancer mon business une fois que j’aurais atteint l’âge de la retraite. L’idée est de capitaliser mon expérience en tant que salarié pour lancer ma propre entreprise le moment venu", indique un employé.
La situation est beaucoup plus incertaine pour les travailleurs de l’informel qui représente la majeure partie de l’économie malgache. La plupart d’entre eux n’ont pas les moyens de cotiser auprès de la CNaPS ni de verser de la somme à un établissement privé.