La question de la protection sociale à Madagascar est plus que jamais d’actualité en cette période d’incertitude liée à la pandémie de Covid-19. La crise sanitaire couve, en effet, une crise socio-économique qui ne dit pas son nom avec plusieurs entreprises en cessation d’activités et des salariés réduits au chômage technique.
"Normalement, lorsqu’il y a chômage technique, il y a suspension du contrat donc également suspension des prestations. Les personnes concernées ne sont plus couvertes", explique le médecin chef du Service médical inter-entreprises d’Antsirabe, le Dr Hery Ranivoarison, qui indique que le Ministère de la Santé a donné une instruction aux organismes de service médical inter-entreprises (SMIE) de maintenir leurs prestations. Il explique que c’est important pour les personnes qui ont perdu leur source de revenus de pouvoir continuer à bénéficier d’une couverture santé.
Limitées aux urgences
En effet, « ces personnes constituent les grands oubliés des mesures » comme l’a rappelé le président du Groupement des Entreprises de Madagascar, Thierry Rajaona, lors d’une conférence de presse, à l’issue de sa rencontre avec le Président de la République. Il déplore que le gouvernement n’ait pas prévu de solution concrète pour les employés du secteur formel qui ont perdu leur travail. Il regrette notamment que le versement d’indemnité n’entre pas dans les plans de l’exécutif. Par contre, il salue le maintien des prestations des SMIE.Â
Le Dr Hery Ranivoarison a toutefois souligné que les prestations fournies par le Service médical inter-entreprises d’Antsirabe sont limitées à ce qui peut encore être fait en cette période. "Il y a des restrictions automatiques compte tenu des gestes barrières à respecter", explique-t-il prenant exemple sur la dentisterie qui est réduite aux urgences car le risque de contamination est trop élevé. Lui de souligner que l’organisme continue de faire des visites d’embauche mais a suspendu les visites systématiques effectuées en entreprises ainsi que les formations en secourisme.
