La nouvelle marque de véhicule « Gasycar » a été présentée au public ce mercredi 24 juin. Le Président de la République ne cesse de répéter que ce genre de produit Made in Madagascar fait la fierté des Malgaches. Est-ce vraiment le cas ?
Il y a déjà eu quelques fabricants de voitures à Madagascar comme la CAM (Construction automobile à Madagascar) et Karenjy. Mais ce dernier est le seul qui ra réussi à renaitre de ses cendres en 2014. Si l’entreprise tient encore debout aujourd’hui, ce n’est pas grâce aux consommateurs malgaches. La plupart de ses clients sont essentiellement des fonctionnaires internationaux, des ambassadeurs et des ONG. Les seuls Malgaches qui en achètent sont les grandes entreprises.
« …assumer notre identité »Â
Cette usine située à Fianarantsoa a souvent été critiquée par les locaux à cause du design de ses voitures. Selon un responsable qui a souhaité rester anonyme, « le design du véhicule répond à l’histoire. On peut aimer ou pas mais au moins on a cette idée d’assumer notre identité ».
Outre le design, le prix des voitures a maintes fois fait polémique. « Il faut comprendre que c’est une toute petite usine de 80 personnes. De ce fait, c’est une production très limitée avec ce que cela implique en termes de coût », explique ce même responsable. C’est donc cher, mais cela ne s’inscrit pas dans une logique industrielle. D’ailleurs, l’objectif principal de l’entreprise n’est pas de produire des voitures mais créer des emplois pour les jeunes qui ont des difficultés à s’insérer professionnellement.Â
Les jeunes, prêts à consommer local
Sans prendre en compte le facteur prix, est-ce que les jeunes malgaches sont prêts à acheter des voitures fabriquées à Madagascar ? Quelques jeunes ont répondu à cette question.Â
Tojo Harivola serait intéressé mais selon certaines conditions : « Je suis prêt à acheter du made in Madagascar. Mais, si on parle de véhicule et que c’est pour la première fois qu’on le produit, j’hésiterais. Il y a quand même un certain nombre de critères à prendre en compte avant d’en acheter : la puissance, la consommation en carburant… »
Rindra Nirina, adepte de l’achat local, s’exprime : «  J’achète du Vita Malagasy, que ce soit un produit ou un service et je suis même prêt à l’acheter à un prix plus élevé que les produits importés à condition que l’entreprise soit formelle. Si elle ne l’est pas, je marchanderais. »
Pour d’autres, comme Joëlly Marcelito, c’est aussi une question de moyen et de patriotisme : « J’en achèterais si j’en avais les moyens. Ce serait pour moi une manière de contribuer au développement du pays. Mais avant tout, je vérifierais si ce sont vraiment des Malgaches qui en seront bénéficiaires. Pour moi, les questions de qualité ou d’esthétique passe au second plan puisque cela va de soi quand l’entreprise se fait des bénéfices. »
Hasina Salomé, quant à elle, se montre plutôt exigeante : « J’achèterais du Vita Malagasy mais pas seulement pour des raisons patriotiques. Certains pourraient en faire une excuse pour fabriquer des produits qui ne suivent pas les normes. Il faut que le rapport qualité prix soit attrayant, sinon, je n’achèterais pas. »
Les jeunes semblent favorables à la consommation locale à condition que le produit soit de bonne qualité et profite à leurs compatriotes.