Cela fait maintenant trois mois que les écoles sont fermées à Madagascar à cause de la crise sanitaire. Comme la plupart d’entre elles n’ont pas pu avoir recours au télé-enseignement, c’est trois mois d’arrêt total pour les élèves, notamment pour ceux qui ne sont pas en classe d’examen. Cela risque d’ailleurs de s’enchaîner avec les grandes vacances puisque nous arrivons au terme de l’année scolaire.
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Plusieurs enfants ne font qu’errer dans les rues de leurs quartiers depuis le confinement. Même s’ils s’ennuient, ils ont tout de même vers des centres d’intérêts mais qui n’ont rien à voir avec leurs études. De leurs côtés, les parents sont encore occupés avec leur travail. Ils ont du mal à trouver le temps pour les aider à faire leurs révisions. A cause de cette longue période d’inactivité, ils oublient tout ce qu’ils ont acquis au cours des deux premiers trimestres et leur capacité à assimiler de nouvelles leçons risque de diminuer considérablement, selon Tsiory Andriamanjato, une enseignante au sein d’une école publique.
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Période de réinscription
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Dans les écoles privées les négociations ont été engagées entre les parents et l’administration. En effet, nous entrons déjà dans la période de réinscription alors que l’année scolaire n’a même pas pu être achevée en bonne et due forme. « Nous avons conclu un accord. Nous acceptons de payer l’écolage pour les 10 mois initialement prévus et l’école nous fera cadeau d’un 11e mois pour rattraper le retard. Ce mois de rattrapage commencera dès que la situation sanitaire dans le pays le permettra » explique une jeune mère.
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Cette option n’est pourtant pas à la portée de tous. Plusieurs parents font face à des difficultés financières sévères depuis la crise. Payer l’écolage pour des mois où leurs enfants n’ont même pas consommé leurs cours à l’école n’est pas envisageable. Tsiory Andriamanjato va même plus loin en disant que « le taux de scolarisation va probablement diminuer dans le pays l’année prochaine. Beaucoup de parents auront du mal à trouver les moyens nécessaires pour la réinscription. Pourtant, il y a toujours des frais à payer que ce soit une école publique ou privée, sans oublier les fournitures scolaires. Certains préfèreront faire travailler leurs enfants pour trouver de quoi manger plutôt que de les renvoyer à l’école ». Une complication engendrée par la covid-19.