Le nombre de personnes infectées au coronavirus ne cesse d’augmenter à Madagascar. Ces derniers temps, pas moins de 60 nouveaux cas par jour sont enregistrés. Les hôpitaux commencent à être surpeuplés. Ils passent désormais au triage des malades. Seuls les sujets avec des formes plus ou moins graves sont hospitalisés. Le reste peut recevoir son traitement à domicile.
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« Avoir un malade du coronavirus à la maison ne devrait pas changer complètement la vie de la famille », explique le Dr Manitra Rakotoarivony. « Le plus dur, c’est de trouver un endroit à lui consacrer. L’idéal serait d’avoir une chambre à lui ou à elle. Si ce n’est pas possible, il faut lui délimiter un espace. L’important c’est respecter la distanciation ».
Par contre, il faut faire preuve de rigueur en termes de propreté. Toute personne qui entre dans l’espace du malade doit se laver les mains avant d’entrer et dès la sortie. Pas besoin de séparer les couverts du malade et du reste de la famille. Mais il faut toujours bien les laver avec du savon. Quant aux vêtements du malade, il faut les laisser tremper dans de l’eau savonneuse pendant plusieurs minutes avant de les laver. « Les malades du coronavirus qui restent chez eux ne doivent pas être marginalisés ou maltraités », selon le Dr Manitra. Ceci dit, ils ont la responsabilité de limiter au maximum les contacts avec d’autres personnes et ne devraient sortir sous aucun prétexte.
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Faisabilité
Selon le sociologue Lanto Ratsida, le traitement à domicile des malades du coronavirus n’est pas une bonne option. Le mode de vie de la majorité des Malgaches n’est pas compatible avec cette solution. Une famille compte en moyenne quatre ou cinq personnes et vit dans une maison d’environ 5 m². Logistiquement, il est impossible de garder la distance quand chacun n’a pas plus de 1 m² pour vivre. Si une personne est contaminée, il est presque sûr que le reste de la famille va très vite contracter le virus.
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Par ailleurs, il est aussi difficile de ne pas entrer en contact avec d’autres personnes. Les toilettes par exemple se trouvent souvent à l’extérieur et sont communes à plusieurs familles. La plupart des Malgaches n’ont également pas d’eau chez eux. Ils doivent faire la queue auprès des pompes publiques. Beaucoup n’ont pas non plus de frigo, ils doivent sortir régulièrement pour acheter de quoi manger. Lanto Ratsida explique qu’il faudrait trouver un meilleur moyen d’isoler les malades, même si cela ne doit pas forcément dire les interner à l’hôpital.