Le réseau a été ouvert au grand public depuis le 26 juin. Cela fait de la Grande île le premier pays africain à bénéficier de cette nouvelle génération de connectivité mobile, déclaration faite par un opérateur mobile à Madagascar. Celle-ci a étonné plus d’un et entraîne un lot de questions.
Effectivement, la 5G promet, entre autres, un débit 10 fois supérieur à celui de la 4G, soit au-delà de 10 Gbit/s. La latence est aussi divisée par 10, c’est-à -dire le délai entre l’envoi d’une donnée et sa réception. Donc, une grande accélération des transferts de données. A part cela, il y aura une plus grande capacité à gérer un grand nombre d’appareils connectés simultanément.
La 5G promet de nouvelles expériences aux utilisateurs. Les mobinautes ne pourront pas exemple téléverser ou télécharger n’importe quel contenu en très haute définition. Elle favorisera également le développement d’applications de réalité virtuelle ou augmentée. Cette technologie permettra aussi de révolutionner l’industrie ou encore le domaine de la santé grâce à l’automatisation des machines.
Besoin d’équipements compatibles
Il y a pourtant un hic. La question qui se pose actuellement, c’est « est-ce que les équipements destinés aux utilisateurs sont déjà disponibles au pays. Les équipements télécoms sont déjà là , mais sans utilisateurs, on ne peut pas tester cette technologie », explique Mbola Ranaivoarimanana de chez Internet Society Madagascar Chapter (Isoc). En effet, la 5G nécessite l’utilisation de nouveaux équipements plus compatibles, de nouvelles générations de smartphones, des ordinateurs plus performants mais aussi de véhicules et autres objets connectés. L’expérience serait moins fabuleuse sur un smartphone 4G, pourtant connecté à la même antenne et utilisant la même fréquence.
Ce responsable au sein d’Isoc Madagascar pense également que l’arrivée de la 5G pourrait juste être un effet d’annonce comme pour la 4G, qui n’a toujours pas fait ses preuves à Madagascar. Selon lui, le manque de concurrence et de transparence dans le pays nuit au développement d’internet. « Si on parle de la fibre optique, il y a des opérateurs qui ne peuvent pas l’utiliser. Il en est de même pour ce réseau 5G. Les règles du jeu ne sont pas claires, donc il n’y a que ceux qui connaissent et possèdent cette technologie qui l’utilisent », dénonce-t-il.
Pour que l’usage d’internet soit bénéfique pour le pays, les organismes et associations doivent faire des sensibilisations sur ses enjeux socio-économiques. L’Etat et les opérateurs doivent aussi faire des efforts pour rendre les tarifs plus abordables aux internautes malgaches. En partie à cause du prix élevé de la connexion, Madagascar enregistre aujourd’hui un taux de pénétration de 14%.