Les ministres se sont succédé hier, lors d’une émission spéciale, pour annoncer les nouvelles mesures à suivre quant au reconfinement de la région Analamanga. Durant son intervention, la ministre de la Communication et de la Culture a affirmé que les journalistes peuvent circuler librement. Pourtant, quelques minutes plus tard, la Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Lantosoa Rakotomalala, a annoncé que les crieurs de journaux ne peuvent pas travailler. Ce qui plonge la presse écrite dans l’incertitude.
En seulement une semaine, près de 800 personnes ont été testées positives au coronavirus à Antananarivo. Un conseil des ministres spécial a donc eu lieu hier et avant-hier pour décider des nouvelles mesures à appliquer dans la région Analamanga.
Les journaux,  essentiels ou pas ?
Selon Lantosoa Rakotomalala, les crieurs de journaux sont parmi les facteurs de propagation du virus. Il leur est donc interdit de travailler à partir de ce jour. Il a pourtant été dit que les produits et services essentiels à la population sont autorisés. Les habituels attroupements d’avant coronavirus pour regarder les grands titres témoignent pourtant de l’importance des journaux à l’égard des citoyens. Il aurait suffi d’annoncer des mesures pour éviter ce genre d'attroupements.
Des titres déjà imprimés
L’Express de Madagascar, par exemple, était déjà en pleine impression quand cette information est tombée. L’équipe a quand même continué puisque des clients ont déjà réservé leur espace publicitaire. Toutefois, le nombre de tirages a été réduit à 1.000 exemplaires au cas où les crieurs n’auraient vraiment pas le droit de travailler. « C’était déjà comme cela au début du confinement, les forces de l’ordre les ont pourchassés mais ils ont pu reprendre suite à des négociations avec la Ministre de la Communication et de la Culture. Il est aberrant d’entendre que les journalistes peuvent travailler alors qu’on ne peut pas vendre les journaux. C’est insensé », s’insurge le Directeur de la Rédaction, Sylvain Ranjalahy.
En temps normal, environ 10.000 exemplaires de ce quotidien sont répartis vers 12 grossistes à travers la capitale. Le nombre de crieurs dépend de la capacité de chaque grossiste. Avec les 1.000 exemplaires de ce jour, seuls les abonnés pourront en bénéficier.