Confinement, déconfinement progressif puis reconfinement. Ce sont les modes de vie dictés par le coronavirus, notamment dans les régions Analamanga et Atsinanana, depuis l’apparition des trois premiers cas en mars. En effet, le conseil des ministres extraordinaire qui a eu lieu le 3 juillet dernier a décidé du reconfinement de la région Analamanga. La multiplication du nombre de cas positifs à la covid-19 a donné le ton. Une mesure jugée optimale par l’Etat, mais pas sans lourdes conséquences sur le  volet socio-économique de Madagascar.
Récession
D’une manière générale, le coronavirus a dévasté la quasi-totalité de l’économie mondiale dans son ensemble, et bien évidemment, Madagascar n’est pas épargné. Et le fait de confiner, de déconfiner et de reconfiner la région Analamanga, dans laquelle se situe la capitale, exerce beaucoup de conséquences économiques, selon le Secrétaire Général du CREM (Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar), Andriatahiana. « Le plan Marshall adopté par le gouvernement pour faire face aux six prochains mois est plutôt axé sur la construction d’infrastructures, alors que les priorités du moment du moment ne sont autres que la lutte contre le coronavirus, et le social », annonce-t-il. Mais ce n’est pas tout. « Le reconfinement va entraîner la baisse du PIB (ndlr : Produit intérieur brut) dans les deux prochains et derniers trimestres. La croissance économique sera au plus bas. Et d’un point de vue économique, deux baisses successives du PIB plongeront le pays dans la récession économique ; ce qui sera encore plus grave ».
Distribution et consommation locales
Mais si le schéma de la récession, dont la fin est difficile à calculer, qui n’est autre que l’effondrement du système économique se confirme, quand est-ce que Madagascar pourra de nouveau voir le bout du tunnel ? « A l’issue des six prochains mois, c’est-à -dire en décembre ou en début de l’année 2021, il va être difficile pour Madagascar de remettre son économie sur les rails, ou de procéder à la relance économique à bon escient. Donc, si jamais Madagascar plonge dans cette récession économique, à ce moment-là , il faudrait entamer des négociations internationales avec les bailleurs de fonds traditionnels », conclut Andriatahiana.
Pour cet économiste, l’unique moyen de « stabiliser » l’économie malgache – fortement dépendante des exportations – d’avoir une bouffée d’oxygène, est justement de continuer les exportations. Mais il encourage surtout la distribution et la consommation locales.