L’association Autisme Madagascar a demandé hier à ce que des mesures exceptionnelles soient accordées aux autistes pour les aider à surmonter le reconfinement. En effet, leur tolérance à rester enfermés est bien en dessous de celle des personnes ordinaires. Par ailleurs, tous les sujets ayant des troubles psychologiques : bipolarité, anxiété, schizophrénie, etc... sont confrontés à cette difficulté.
« Même les personnes ordinaires ont du mal à gérer le stress généré par le confinement ou les impacts de la crise sanitaire, alors imaginez ce que c’est pour ceux qui n’ont pas le contrôle sur leur humeur. Leurs émotions sont amplifiées », explique la psychologue Kolo Randriamanana. Le risque qu’il y ait de plus en plus de friction entre ces sujets vulnérables et leur entourage est élevé en cette période de confinement, sans compter qu’ils peuvent développer un comportement agressif. Selon Autisme Madagascar, plusieurs enfants autistes développent même des crises automutilatrices.
Une patience à toute épreuve et de la créativité
« Pour les aider à surmonter l’épreuve du confinement, il faut être très patient », indique le Dr Kolo Randriamanana. Il faut comprendre que si elles font des crises, c’est parce qu’elles ne savent pas comment gérer leur frustration. Par ailleurs, pour limiter les crises, il est important de trouver les moyens de varier autant que possible leurs activités et de faire preuve de compréhension.
Des solutions
Les changer régulièrement d’espace et d’activités peut contribuer à leur bien-être : quelques heures dans la chambre, puis dans le salon, éventuellement dans la cuisine ou encore dans la cour. Si ce n’est pas possible, aménager le décor ou varier la disposition des meubles reste une option.
Quoiqu’il en soit, prendre soin de personnes avec des troubles psychologiques nécessite visiblement des ressources spécifiques. Si l’Etat décide de leur venir en aide, le Dr Kolo affirme que la priorité serait de soutenir leurs proches justement par rapport à ces ressources. Faciliter la circulation des éducateurs spécialisés, par exemple, pour seconder leur entourage qui n’ont pas toujours la force et le temps ou même les compétences nécessaires pour prendre soin d’eux de manière adéquate.
