Durant ce reconfinement d’Analamanga, le CCO ne délivre plus aucune autorisation spéciale, même pour les familles qui veulent enterrer leurs proches dans les autres régions. Cela bouscule les traditions malgaches, mais permet de sauver des vies.
« Le rapatriement de dépouilles a contribué à la propagation du coronavirus dans les régions qui n’ont pas encore été touchées », a signalé le général Elack Olivier Andriakaja. C’est donc désormais interdit quelle que soit la cause du décès. Pour la région Analamanga, les défunts seront enterrés au cimetière d’Anjanahary, après une demande au préalable au Bureau Municipal d’Hygiène.
Importance du rapatriement du corps
Selon l’orateur Jean Maurice Rasamoelina, les Malgaches ont en commun Madagascar comme tanindrazana (terre des ancêtres). Mais dans cette grande terre, chaque individu a une localité d’où il est originaire. Cette localité, nous l’appelons aussi tanindrazana parce que c’est là que se trouve notre tombeau familial.
Par tradition, la famille ramène le corps dans sa localité d’origine et auprès des siens, c’est-à -dire de ses ancêtres. Cela fait donc de la peine au Malgache de succomber à la mort dans une région hôte et de ne pas être rapatrié. « Si cela se produit, la personne est enterrée à l’endroit où il a vécu et sera rapatriée plus tard. C’est une des raisons pour lesquelles nous perpétuons le retournement des morts », explique l’orateur. Cela tombe bien, la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) autorise les familles à récupérer les corps enterrés à Anjanahary, après un délai minimum d’un an.
Pour ce qui est du dicton « velona iray trano, maty iray fasana » (Vivants, nous avons la même maison ; morts, la même tombe), Jean Maurice Rasamoelina explique qu’il s’agit seulement d’un souhait. Depuis longtemps déjà , les Malgaches ne vivent plus ensemble à cause de leurs occupations professionnelles et les frères et sœurs ne sont pas enterrés ensemble puisque la femme suit son mari.