Face à la politisation actuelle des médias à Madagascar, le citoyen se doit de faire un effort pour dégager une opinion objective. Le défi est plus important sur les réseaux sociaux.
Tim Berners-Lee, le fondateur d’internet, a exposé dans une lettre ouverte ses craintes par rapport au Web. Il a évoqué, lors du 28ème anniversaire d'Internet en 2017, la tendance des utilisateurs à s’informer sur les mêmes sources, une tendance sur laquelle le lobbyisme politique s’appuie.
Avec la démocratisation des réseaux sociaux à Madagascar, notamment de Facebook, le public consomme l’information qui lui parvient sur son fil d’actualité. La question est de savoir comment telle ou telle source d’informations est proposée aux utilisateurs. Les algorithmes. De plus en plus pointus, les algorithmes étudient un utilisateur de manière à lui proposer du contenu dont il a besoin. Le ciblage se fait à travers le comportement de l’utilisateur sur le réseau.
Sons de cloche
Dans une Facebookosphère très polarisée politiquement comme à Madagascar, les informations qui parviennent à un utilisateur sont de plus en plus tendancieuses. En d’autres termes, elles confortent ce dernier dans ses propres opinions, instaurant une certaine passivité. Une porte ouverte à l’instrumentalisation politique des personnes comme le craint Tim Berners-Lee dans sa lettre ouverte. Reporters sans frontières a d’ailleurs indiqué, dans son dernier classement de la presse, que l’accès à une information neutre et indépendante est limité à Madagascar.
Le président de l’ordre des journalistes de Madagascar, Gérard Rakotonirina, en appelle à la responsabilisation des citoyens face à cette situation. « Pour être bien informé, un citoyen doit prendre le temps d’écouter tous les sons de cloche, d’avoir du recul sur les informations qu’il reçoit, surtout sur Facebook », souligne-t-il en indiquant que le risque de manipulation de l’opinion est toujours présent, peu importe le canal utilisé.