La nuit du 13 juillet a été sombre pour le milieu artistique et culturel à Madagascar qui a perdu une étoile, Madame Zo , l’artiste plasticienne et tisserande.
Madame Zo ou Zoarinivo Razakaratrimo venait d’être nommée lauréate de la 4ème édition du Prix Paritana au mois de juin 2020. Grâce à son œuvre « Bateau », elle devait être en résidence à Paris, une fois la crise sanitaire passée. Aujourd’hui, le milieu culturel est en deuil et lui rend hommage à travers ses œuvres atypiques.
Eco-récupérateur et très perfectionniste
Madame Zo se passionnait pour le recyclage en donnant une nouvelle vie aux objets. Elle tissait des matières de diverses natures : fil de fer, bandes magnétiques, copeaux de bois, bouts de tissus, plantes médicinales.
Elle a aussi accompagné différents opérateurs culturels comme Hobisoa Raininoro, chargée de projet de la fondation H. Elles ont travaillé ensemble depuis 2012. « Ma première exposition à la fondation H, c’était son exposition intitulée « art au quotidien ». Elle a participé à toutes les étapes de l’exposition avec moi : le choix des œuvres, le transport, l’installation. On a eu la chance d’avoir des techniciens mais elle a posé elle-même un par un tous les petits clous pour accrocher ses tissages. Elle est particulièrement attentionnée et très perfectionniste. Elle était très discrète, et elle ne voulait même pas faire de discours pour son vernissage, et j’ai appelé une slameuse pour parler de ses œuvres », témoigne Hobisoa en parlant de l’humilité et de l’honnêteté professionnelle de l’artiste.
Dotée d’une personnalité inspirante
Sa manière de parler de l’art était singulière. C’est lors de sa participation à la 4ème édition de Paritana que Yannick Andrianambonisoa, a eu l’occasion de la connaître.  « J’ai vu qu’elle avait une personnalité vraiment inspirante. C’est la première fois que j’ai senti, chez quelqu’un, autant d’aura artistique de toute ma vie », s’exprime-t-il. Madame Zo laisse derrière elle un patrimoine culturel pour le pays et  pour les  générations à venir.