La note du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat a été claire dimanche. Aucun commerce en dehors des pharmacies ne peut ouvrir au-delà de midi, toujours afin d’endiguer la propagation de la covid-19. La réalité est tout autre dans les quartiers.
De petits attroupements devant une porte entrouverte un après-midi de confinement. C’est une épicerie qui continue de vendre de l’huile « atsasaky ny fahefany », littéralement la moitié d’un quart de litre, un kapoaka de riz, des pâtes ou autres marchandises du quotidien, communément appelés produits de premières nécessités. « Nous continuons à ouvrir à la demande des gens car ils sont nombreux à nous solliciter », souligne une épicière dans un « elankelantrano », dédale d’un quartier d’Antananarivo. Elle indique toutefois faire attention aux policiers qui font la ronde. Comme elle, beaucoup d’épiciers continuent de servir les habitants au-delà de midi. Un autre épicier choisit de se tenir debout en face de son commerce fermé. C’est là qu’il prend commande. Chacun a ses petites astuces pour contourner le confinement. Les clients sont effectivement nombreux à venir acheter des PPN. Une cliente affirme ne pas avoir le choix. « Je travaille la matinée. Je vends des légumes. C’est l’après-midi que je fais mes courses avec ce que je gagne le matin », lance-t-elle.
Pain quotidien
Dans les rues principales, pratiquement aucun épicier n’ose cependant déroger à la règle. La situation change une fois dans les « elakelantrano », or c’est là qu’il y a tout un monde. Il paraît que c’est la peur des forces de l’ordre qui prime sur celle de la propagation de la covid-19. Devant le laxisme observé durant la première semaine de confinement, le ministère du commerce a rappelé, dans une note, que tous les commerces devaient fermer à partir de midi, sous peine de sanction. De nombreuses personnes déambulent même en fin d’après-midi un petit panier à la main. Voilà la réalité du confinement dans les quartiers où la plupart des habitants vivent au jour le jour.