Une nouvelle prison haute sécurité sera bientôt fonctionnelle à Madagascar, d’ici novembre 2020. Elle est destinée à accueillir 500 détenus considérés comme « grands criminels », selon la communication du ministère de la justice. Ce sera donc le 83e établissement pénitencier enregistré sur l’île.
Cinq catégories
Les établissements pénitenciers sont regroupés en 5 grandes catégories. En général, c’est la gravité de l’acte commis par le détenu qui détermine l’endroit où il va purger sa peine.
En premier lieu, il y a les maisons centrales comme celle d’Antanimora. Elles reçoivent les personnes en détention provisoire c’est-à -dire les détenus qui attendent la fin de leur procès, ainsi que les condamnés pour infraction mineure ou majeure. Par exemple, pour  vol à l’étalage ou vandalisme. Parfois, un mois d’emprisonnement suffit.
Les maisons de sûreté reçoivent exactement les mêmes personnes, avec en plus, les détenus qui doivent réaliser des travaux forcés. Ici, l’infraction monte d’un degré : vol de bétail par exemple ou harcèlement sexuel. Le terme « délit » est très souvent utilisé.
Ensuite, il y a les maisons de force, à l’exemple de Tsiafahy. Celles-ci sont destinées uniquement aux prisonniers jugés dangereux ou ayant commis des crimes graves : meurtre, incendie volontaire, attaque à main armée, etc. Leurs peines sont parfois à perpétuité.
Il existe également des établissements pour mineurs, qu’on appelle centres de rééducation. Et enfin, les camps pénaux qui sont souvent construits dans les zones rurales. Ils servent à la réinsertion sociale des détenus à travers le travail agricole.
Surpopulation
Ces principes ne sont pas toujours respectés dans la réalité. À titre d’exemple, la maison de force à Tsiafahy ne doit accueillir que les condamnés reconnus dangereux. Pourtant, plus de la moitié des prisonniers là -bas ne sont même pas encore passés devant le tribunal, selon l’enquête de l’Amnesty International en 2018.
La détention préventive explique la surpopulation dans nos prisons. Pour certains détenus, elle dure une longue période allant jusqu’à plusieurs années pour une simple infraction. Et tout ceci dans des « conditions dégradantes et des traitements inhumains », toujours selon le rapport de l’Amnsety. Toute une bataille à mener dans les 82 établissements pénitenciers à Madagascar.