La valeur de l’ariary ne cesse de dégringoler. L’euro équivaut aujourd’hui à environ 4.420 ariary et le dollar à presque 4.000 ariary. Cela se ressent dans chaque ménage mais ce n’est pas pour autant une fatalité.
Cette dépréciation de l’Ariary se traduit par exemple par la hausse des prix des produits de première nécessité (PPN) sur le marché. Le litre d’huile coûte par exemple plus de 6.000 ariary tandis que le kilo de farine s’élève à près de 3.000 ariary.
Produire et consommer local
D’après l’économiste Elysé Razafimahatolotra, la monnaie malgache se dévalorise parce que nos exportations ont été perturbées par la crise sanitaire. Nous dépensons donc beaucoup pour importer les produits de première nécessité alors qu’il n’y a plus d’entrée de devises. Par la même occasion, nous courons toujours après les produits importés au détriment de ce que nous produisons. « Si vous demandez à un malgache de vous citer une marque d’huile made in Madagascar, il ne saura pas vous répondre. Les malgaches n’achètent que de l’huile importée et ce marché est géré par les karana », déplore-t-il.
Développer l’économie locale est pourtant le seul moyen de relever le pays après cette crise sanitaire. « L’Etat a déjà affiché sa volonté de fabriquer sur place les produits dont les malgaches ont besoin au quotidien. Toutefois, il ne faut pas que cela reste un discours politique, il faut passer au concret », s’exprime-t-il.
Pour encourager les opérateurs malgaches à se lancer dans cette aventure, il faut d’abord maîtriser l’épidémie de coronavirus. Les incertitudes engendrées par la situation actuelle constituent un blocage. Personne ne voudrait prendre le risque d’investir dans une nouvelle activité alors que l’Etat peut à tout moment annoncer des mesures allant à l’encontre de cette dernière.