COVID-19 : Tous ensemble face au virus

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Dépistage de la malnutrition et de distribution de compléments alimentaires à Ifotaka.

« La sécurité nutritionnelle devrait être une priorité pour l’Etat »

Le monde pourrait ne pas atteindre l’objectif « zéro faim » d’ici 2030, selon un rapport de l’ONU sorti lundi. A Madagascar, plus de 10 millions de personnes souffrent de sous-alimentation. La crise sanitaire liée au coronavirus a empiré la situation.

L’alimentation se place en troisième position dans l’ordre des priorités des ménages malgaches, selon la Vice-présidente de la plateforme de la société civile pour le renforcement de la nutrition baptisée « Hina », Faniry Hantarinivo. Les frais d’hébergement, de scolarité, d’eau et d’électricité figurent en tête de liste. La part dédiée à la nourriture dans le budget de chaque famille est donc réduite en temps de confinement.

La lutte pour la sécurité nutritionnelle au ralenti

Hina travaille avec plus de 400 ONG et Associations œuvrant directement ou indirectement pour la sécurité nutritionnelle dans 20 régions. De nombreuses activités ont été suspendues ou même annulées : sensibilisation, démonstrations culinaires, plaidoyers... « Or, nos propositions auraient dû être prises en compte dans le budget des communes ou dans la Loi de Finance Rectificative 2020 », regrette la vice-présidente.

Faniry Hantarinivo pense que les résultats de ce rapport et cette prévision des Nations Unies sont logiques. Outre les conséquences du coronavirus, la nutrition ne figure pas encore parmi les priorités de l’Etat. Les raisons peuvent être multiples, puisque déjà, la compréhension de ce qu’est la nutrition est différente. « La plupart du temps, on se focalise seulement sur la sécurité alimentaire en multipliant les dons de nourriture. La nutrition ne se limite pas à cela, elle inclut la santé de la personne, l’accès à l’eau, l’hygiène et même les débouchés pour ses produits », explique-t-elle.

En plus du redressement de l’économie, il faut penser à entamer celui du capital humain. « La sécurité nutritionnelle devrait être une priorité pour l’Etat », souligne Faniry Hantarinivo. D’ailleurs, manger sain et équilibré fait partie des préventions du coronavirus.    

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