Netflix, Deezer, Spotify sont des services banals dans les pays occidentaux. Pourtant, ils tendent à gagner du terrain à Madagascar, du moins chez une partie des populations urbaines. Seulement, cela est essentiellement freiné par la démocratisation du paiement en ligne qui se fait attendre, corollaire de la faible inclusion financière, caractéristique du pays.
Bien qu’encore dérisoire par rapport au nombre total de la population, une frange de plus en plus importante de Malgaches, essentiellement dans les grandes villes, tend à recourir aux services en ligne. Visiblement, les services gratuits ne suffisent plus aux consommateurs qui en veulent plus et qui sont prêts à payer pour cela. Cependant, le problème réside au niveau des solutions de paiement. « J’ai voulu, une fois, booster ma page Facebook mais je n’avais pas les moyens techniques pour le faire sur le moment », indique un producteur de contenu audiovisuel. « J’en ai parlé à mon entourage qui m’a présenté une personne. Maintenant, je paie cette dernière 10.000 ariary pour booster une publication ». De nombreuses annonces de ce genre pullulent sur Facebook, que ce soit pour booster une page ou pour créer un compte Netflix.
Intermédiaires
Andry Randriamanamihaja, CEO de Ariary.net, une fintech (financial technology) qui propose le paiement en ligne en ariary pour les entreprises, confirme l’existence de ces besoins. « La demande de paiement en ligne est grandissante. Actuellement, ce service n’est pas encore banalisé. C’est pour cela que les consommateurs passent par des intermédiaires pour faire des achats en ligne », indique-t-il.Â
Une banque commerciale fait savoir que les cartes estampillées Visa permettent d’effectuer des paiements en ligne. Mais cela a un coût considérable par rapport à la carte en entrée de gamme. Une étude de la CNUCED (conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement) publiée en 2018 fait savoir que 4% de la population malgache possède un compte bancaire, moins de 0.5% une carte de débit, et moins de 0,1% une carte de crédit.