« Le secteur du tourisme est le premier touché par la crise et sera le dernier à se relever », avait indiqué un opérateur en mars. Un drame pour les personnes qui en vivent mais aussi un challenge auquel elles doivent faire face. Â
« Je n’ai plus reçu de salaire depuis le début de la crise, c’est-à -dire en mars ». Vero, la trentaine avancée, travaille comme femme de chambre pour un hôtel de la capitale. Comme elle, plus d’une cinquantaine de personnes travaillant pour le même employeur sont dans la même situation.
Vero habite avec sa mère dans une pièce de quelques mètres carrés aménagés dans le grenier d’une maison typique des hauts-plateaux. Depuis son chômage, elle vit aux dépens de sa vieille mère qui gagne un peu d’argent en louant le lopin de terre, dont cette dernière a hérité, à un vendeur de charbon. « Je cherche du travail mais je ne sais où en trouver avec ce confinement. Je tourne en rond », lance-t-elle dans un sourire résigné. Â
Incertitude pesante
La résignation est un luxe que Jaona ne peut se permettre. Avec quatre enfants à charge, dont un en bas âge, et une femme sans emploi, cet homme dans la quarantaine affirme sortir tous les jours pour chercher des petits boulots. Ce père de famille travaille comme aide dans la cuisine d’un restaurant de la capitale. Bien que sa patronne ait essayé tant bien que mal de retarder l’échéance en lui payant un demi salaire depuis mars, le couperet est tombé en mai. Pour trouver de quoi nourrir sa famille, il met à profit ses talents de bricoleurs chez les particuliers. Tantôt menuisier, tantôt maçon, tantôt jardinier, Jaona ne recule devant rien. « C’est difficile avec le confinement car on ne peut travailler que durant la matinée, indique-t-il. Actuellement je remplace quelqu’un en tant que gardien. Cela fait deux nuits que je ne suis pas rentré chez moi ».
Ce qui est le plus difficile à supporter pour ces deux personnes, c’est l’incertitude. « Mon patron a affirmé nous réengager dès que la situation se décantera mais il nous a aussi prévenu qu’il ne faut pas compter sur une reprise cette année », souligne Vero.