Beaucoup d’étrangers ne connaissent la Grande île qu’à travers le film d’animation intitulé « Madagascar », réalisé par Eric Damell et Tom McGrath en 2005. Ce film raconte l’aventure et l’amitié entre quatre animaux dont un lion, une girafe, un zèbre et un hippopotame. Il fait également découvrir trois espèces de lémuriens endémiques de Madagascar : King Julian, le maki catta, Maurice l’aye-aye et Morti le microcèbe. Même si les scènes faisant apparaître ces lémuriens font souvent rire, la situation réelle des primates est plus sérieuse, voire plus critique, et relève d’une autre réalité.
113 espèces de lémuriens, tous endémiques, sont recensés à Madagascar. En juillet dernier, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a publié sa dernière liste rouge des espèces menacées indiquant que 13 d’entre elles sont « en danger critique », notamment le Sifaka de Verreaux et le lémurien souris de Madame Berth, le plus petit primate au monde. La destruction de leur habitat naturel par les activités humaines est présentée comme le premier motif pouvant faire disparaître ces lémuriens.Â
"Voir des lémuriens, une vraie thérapie"
Toutefois, l’apparition des lémuriens de Madagascar dans les différentes productions cinématographiques pourraient contribuer à leur conservation. « Elle accorde de la visibilité au pays car on sait que les lémuriens sont des espèces emblématiques de Madagascar. Et surtout le film d’animation Madagascar, où on voit trois sortes de lémuriens, exerce un impact positif quant à la conservation de ces espèces, en plus de nous donner des informations sur leur existence. C’est parfois difficile de faire connaître les espèces de lémuriens. Mais grâce à ce film, c’était plus facile », indique la coordinatrice du projet Madagascar Lémurs Portal, Lova Truong Rakotoarimanana.
Les touristes commencent aussi à s’intéresser au pays et à vouloir le visiter pour voir de près ces animaux. Ainsi, les revenus obtenus à partir de leurs visites pourront être utilisés pour améliorer les activités de conservation dans les parcs. « Les étrangers découvrent Madagascar à travers les documentaires et les dessins animés. Les lémuriens sont donc devenus notre attraction touristique et quand on parle de touristes… ça veut dire plus d’investissemenst et de devises », précise le primatologue, le professeur Jonah Ratsimbazafy. Pour ce chercheur, les lémuriens ne sont pas des animaux de distraction, c’est une vraie thérapie. « Si les gens croient à la musicothérapie ou à la lithothérapie. Moi, je suis convaincu qu’il y a aussi le « varikothérapie » ou le lémurothérapie. Parce que ça me soigne. Quand je vois des lémuriens, mon stress disparaît. Et je ne veux pas voir ma thérapie disparaître », conclut-il. Il a toutefois remarqué que les publicités et les communications sur les lémuriens de Madagascar ne suffisent pas toujours pas. Il faut encore travailler sur ce point.Â
Notez qu’on peut aussi retrouver d’autres espèces animales endémiques de Madagascar comme les « fosa » ou les « Fanaloka » dans la série « Roi Julian ! L'élu des lémurs ». Â
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