La journaliste Arphine Rahelisoa a été libérée 24 heures après la promesse que le président de la République a faite lors de son allocution du dimanche 3 mai dernier. Elle a reçu hier son certificat de remise en liberté après un mois d’incarcération. Pour le président de l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM), Gérard Rakotonirina, cette libération suit la logique de la liberté de la presse.
En effet, joint au téléphone, Gérard Rakotonirina a (re)mis quelques points sur quelques « i ». Il n’a pas hésité de mettre en avant les articles 10 et 11 de la Constitution de Madagascar et l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui garantissent la liberté de presse, la liberté d’expression et la liberté d’informer.
Mais à côté, Madagascar met en place des textes législatifs et réglementaires qui encadrent le métier, en l’occurrence, le traitement et la diffusion de l’information. Liberté belle, liberté responsable comme on dit, chacun des journalistes est tenu de respecter les règles d’éthique et de déontologie inhérentes à la profession. « Les limites sont déjà posées par la loi. Et nous connaissons ce que dit la loi sur ce point. Par ailleurs, les journalistes sont responsables des informations qu’ils publient, devant la société. Ils doivent être à même de déterminer, d’anticiper les conséquences que telle information aura comme conséquence », indique Gérard Rakotonirina.
- Quid des informations sensibles ?
Le président de l’OJM a pointé du doigt la difficulté d’accéder aux sources. Un problème loin d’être nouveau et auquel font face les journalistes depuis toujours dans la recherche de l’information. Pour Gérard Rakotonirina, le geste est « simple » : « si un journaliste a entre ses mains une information qui suscite l’intérêt du public, l’intérêt national et qui nuit à une personne particulière, s’il a recoupé, vérifié et contrevérifié toutes les informations y afférentes, et qu’il a des preuves irréfragables, il peut diffuser l’information ». En d’autres termes, tout journaliste se doit d’exercer son métier, loin de la diffamation, de l’affirmation gratuite et des injures. En général mais surtout dans ce genre de contexte, la protection des sources est toujours de rigueur.