Le reportage sur l’ingérence russe pendant l’élection présidentielle, à Madagascar, en 2018, a valu le prix Pulitzer à Gaëlle Borgia et Michael Schwirtz. Les deux journalistes ont coécrit une série d’articles publié dans le New York Times sur les stratégies du président Vladimir Poutine pour renforcer son influence à l’étranger.
C’est une grande fierté pour les Malgaches mais surtout pour les journalistes. Gaëlle Borgia est la première journaliste malgache à avoir décroché le prix Pulitzer. Le Pulitzer est un prix décerné par l’université de Columbia de New York. Il est attribué aux meilleurs œuvres dans le domaine du journalisme, de la littérature, de la fiction et de la musique. Interviewée par France 24, Gaëlle partage ses sentiments par rapport à cet exploit : « D’abord de la sidération, car le prix Pulitzer est tellement prestigieux, c’est un peu l’équivalent du prix Nobel pour les journalistes. Ensuite, une grande fierté par rapport au travail que j’ai fait dans cette enquête et qui a duré plusieurs mois (…) C’est le "staff du New York Times" qui est récompensé, sans qu’aucune individualité ne soit mise en avant. Cela rend humble. L’investigation est un travail qui se fait à plusieurs. »
La patience est de rigueur, dit-elle, car elle a dû mettre les sources en confiance pour que ces derniers acceptent de donner les informations. Son travail s’est étalé sur une période de 6 mois environ et elle a été épaulée par son équipe locale. À titre de rappel, Gaëlle Borgia est une journaliste correspondante de plusieurs chaînes d’information internationale dont France 24 et TV5 à Madagascar. Elle est également à la tête de la société Tanala Production.