Cette date a marqué l’histoire de Madagascar, des étudiants en médecine ont initié le premier mouvement de contestations au système scolaire imitant encore celui de la France. Analakely qui abritait l’hôtel de ville et l’avenue de l’Indépendance étaient noirs de monde. N’arrivant plus à contenir la foule, les Forces Républicaines de Sécurité ou FRS ont ouvert le feu. Bilan : une quarantaine de morts, des blessés et des personnes arrêtées.
48 ans après cet événement, nous avons demandé à des jeunes ce qu’ils ont retenu de cette date. Effectivement, la majorité d’entre eux ont répondu qu’il y avait une manifestation ayant conduit au départ du premier président du pays. Toutefois, le principal motif de cette manifestation leur est inconnu. Alors, un petit cours d’histoire s’impose.
Feu Philibert Tsiranana fut le premier président de la République malgache, il a surtout été critiqué pour la mise en place du programme d’enseignement qui ne diffère pas de celui appliqué pendant la période coloniale. A cela s’ajoutent les questions de la scolarisation et de la langue d’enseignement et aussi l’accès à l’enseignement. Tout cela fait l’objet de revendication des étudiants. Mais malheureusement, le mouvement a conduit à la chute du régime Tsiranana.
Bekoto et Dama du groupe Mahaleo, un message pour les jeunes
Le groupe Mahaleo a participé pleinement à ce mouvement mais à sa manière, c’est-à -dire en chantant. Selon Bekoto, des jeunes nationalistes l’ont invité à animer la scène pendant des manifestations à Antsirabe. Mahaleo a pu chanter devant un public enthousiasmé, ce show inattendu était une belle occasion de faire connaître le groupe. Mais le message de Bekoto pour les jeunes c’est qu’actuellement il est facile de déconstruire que de construire. « Se soulever et manifester jusqu’à la chute d’un régime c’est facile mais reconstruire tout ce qui a été détruit est une étape douloureuse, voire difficile. Les Malgaches ont beaucoup d’énergie mais il faut l’utiliser pour bâtir quelque chose de bon et non pour faire des manifestations à caractère politique ».
Quant à Dama, il avait 18 ans à l’époque. Il regrettait que malgré la déclaration de l’indépendance en 1960, il connaissait mieux la France que Madagascar. Le programme d’enseignement dans toutes les écoles est celui utilisé en France.