Le 18 mai dernier, un homme s’est écroulé devant la pharmacie d’Ankazomanga, le lendemain, un autre a perdu connaissance sur le trottoir du côté de Besarety. Les faits se sont passés à 24 heures d’intervalle, les éléments des forces de l’ordre avaient les mêmes réactions : interdire aux témoins de s’approcher et attendre l’intervention du Centre de Commandement Opérationnel Covid-19.
Pendant ce temps, certains ont publié les photos des deux hommes sur les réseaux sociaux, d’autres sont juste passés pour savoir, curieusement, ce qui se passe. Face à ce genre de situation, devons-nous agir ou rester inertes ? Et est-ce de la non-assistance à personne en danger ?
Premièrement, il est important de définir ce terme. Selon le juriste et magistrat, Imbiki Herilaza : « la non-assistance à personne en danger est une infraction par omission, c’est-à -dire que la loi oblige toute personne à assister ou à aider une personne qui serait en danger. Et si cette personne s’abstient de le faire, et qu’en conséquence, celle qui n’a pas été assistée subit un dommage irréversible et irréparable, la victime peut porter plainte pour non-assistance à personne en danger ». C’est un délit dont l’auteur risque six mois à deux ans d’emprisonnement.
 Et face à une pandémie : protection vs assistance ?
Dans le cadre d’une pandémie, soit dans le contexte actuel, si une personne A perd connaissance dans la rue devant B, qui n’agit pas mais qui s’éloigne pour se protéger, est-ce que B va être sanctionné pénalement ? Selon les explications d’Imbiki Herilaza, la notion de non-assistance à personne en danger est « très difficile à gérer », notamment dans cette lutte contre le coronavirus car au premier contact, on peut contracter le virus.
Néanmoins, B se doit d’appeler d’urgence les autorités les plus proches pour assister A. « Même si on ne peut pas pouvoir identifier les raisons exactes de cette manifestation extérieure d’une maladie ou d’une pandémie, même s’ils ne vont pas assister physiquement la personne, ils peuvent et doivent veiller sur elle », souligne-t-il.
Des exceptions ?
Bien évidemment, il peut y avoir des exceptions. « Si nous sommes dans une situation qui nous mettrait nous-même en danger et que cette assistance pourrait nous nuire ou nous causer des dommages irréparables, ou si la menace à laquelle nous faisons face est trop importante pour pouvoir aider la personne, alors dans ce cas, la loi ne peut pas nous sanctionner », indique Imbiki Herilaza.
La pandémie telle que le coronavirus constitue donc une exception de cette loi sur la non-assistance à personne en danger. Si un individu n’est pas équipé et qu’il s’expose à un grand risque, il n’y a qu’une seule chose à faire : appeler les autorités compétentes.
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