Il fallait s’y attendre. C’est donc finalement sans surprise que la Haute Cour Constitutionnelle a prononcé la déchéance de la députée Christine Razanamahasoa, non moins présidente de l’Assemblée nationale.
Le couperet est tombé. Christine Razanamahasoa n’est plus députée. Par conséquent, elle n’est plus présidente de l’Assemblée nationale. Sa désormais ancienne famille politique, l’IRD (Isika Rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina), a obtenu sa déchéance auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). « La déchéance de la députée RAZANAMAHASOA Christine Harijaona est prononcée », peut-on lire sur le site de la HCC au terme d’une journée où s’est tenue l’audience publique pour statuer sur le cas de l’élue d’Ambatofinandrahana. Une audience à laquelle elle n’a pas assisté. L’intéressée, accompagnée par plusieurs personnalités de l’opposition, a déposé ses éléments de défense avant de quitter Ambohidahy.
Article 72
Le groupe parlementaire IRD a saisi la HCC aux fins de déchéance de Christine Razanamahasoa le 25 mars. Il s’agit d’une réponse aux déclarations que cette dernière a tenues samedi dernier lors d’une réunion à la cafétéria de l’Assemblée nationale. Ses propos ont provoqué l’ire des élus IRD qui ont vu en cette sortie une trahison de la part de celle qui avait participé au mouvement populaire de 2009, à l’aube de l’ère Rajoelina. L’article 72 de la Constitution a été évoqué. L’article indique que la déchéance d’un député peut être prononcée par la HCC s’il dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire. C’est ce que l’IRD reproche à Christine Razanamahasoa depuis quelques mois après ses différentes sorties sur la présidentielle et son initiative de créer une plateforme de médiation. La première aura été son discours d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale le 17 octobre 2023, quand elle a appelé au report de l’élection alors que le président Andry Rajoelina avait déjà démissionné suivant les dispositions légales.
La prononciation de la déchéance de Christine Razanamahasoa intervient sur fond d’élections législatives, dont le dépôt des dossiers de candidature vient de s’ouvrir. Cela alimentera les débats ces prochains jours, d’autant plus qu’avec elle, c’est la deuxième tête du pouvoir législatif qui est tombée en l'espace de quelques mois après la destitution d’Herimanana Razafimahefa de son perchoir au Sénat. La déchéance de ce dernier a également été prononcée.
Tolotra Andrianalizah