Lors de l’atelier de validation des Plans d'Urbanisme Directeur (PUDi) de cinq grandes villes malgaches, organisé dans le cadre du programme PADEVE, les acteurs locaux ont souligné les nombreuses difficultés rencontrées pour gérer l’urbanisation rapide du pays.
Le gouvernement malgache, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD), a récemment mis à jour les PUDi des villes d’Antsiranana, Mahajanga, Fianarantsoa, Toliara, et Antsirabe. Cette opération s’inscrit dans le programme d’appui et de développement des villes d’équilibre (PADEVE). Un PUDi est un outil stratégique visant à orienter le développement urbain à long terme. Il prévoit notamment l'extension des zones urbaines et la mise en place d'infrastructures essentielles telles que les routes, l'accès à l'électricité, et l'eau potable. En outre, le PUDi définit des règles précises de construction pour chaque zone urbaine. Cependant, ces règles ne sont pas toujours respectées.
La mise en œuvre des PUDi demeure ainsi un défi majeur pour les autorités locales. Lors de l'atelier, les maires des villes concernées ont partagé leurs expériences, mettant en évidence les obstacles auxquels ils sont confrontés. Par exemple, le maire de Toliara, Vita Sidison Dede, a révélé que 70 % des constructions dans sa ville sont illicites, ce qui complique la mise en œuvre des plans d’urbanisme.
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Madagascar traverse actuellement une période de mutation urbaine intense, avec des villes qui se développent à un rythme soutenu. Toutefois, cette croissance rapide s'accompagne de nombreux défis, notamment en matière d'aménagement du territoire. Les grandes villes du pays partagent les problèmes d’Antananarivo entre une pression démographique croissante, une expansion urbaine désorganisée, et un manque d'infrastructures adéquates.
Sur les 76 communes urbaines que compte Madagascar, seulement 42 disposent d’un PUDi. Cependant, comme l’a précisé Miangaly Rabodomalala, directrice générale de l’Aménagement du territoire au sein du ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, certains de ces plans datent de plusieurs décennies et nécessitent une mise à jour pour s’adapter aux réalités actuelles. « Les communes travaillent avec l’appui du ministère pour trouver des partenariats en vue justement d’élaborer leur PUDi », a-t-elle ajouté.
Antananarivo dispose également de son PUDi mis à jour en 2019 dans le cadre du projet TATOM de l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Toutefois, la possession d'un PUDi ne garantit pas sa mise en œuvre effective. Les défis sont nombreux, notamment en raison des constructions illégales, du manque de ressources, et des difficultés socio-économiques auxquelles sont confrontées les autorités locales.
Tolotra Andrianalizah