Andry Rajoelina était l'invité du journal télévisé sur la chaîne nationale hier. Il a abordé les thèmes des élections municipales et communales, ainsi que les statistiques sur la pauvreté chronique qui affecte les Malgaches.
D'une attaque explosive à une défense acharnée. Tel était le ton du président de la République lors de son intervention à la Télévision Malagasy (TVM). À 20 heures précises, Andry Rajoelina s’est exprimé sur les sujets sensibles du moment.
Dans un premier temps, il a parlé des élections municipales et communales qui auront lieu demain. Par la suite, il s’est aventuré à défendre le bilan économique du pays, critiqué sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Des statistiques circulant sur internet placent en effet Madagascar comme le pays le plus pauvre au monde, des allégations vigoureusement démenties par le locataire d’Iavoloha.
Concernant les élections locales, le président a insisté sur l’importance pour chaque citoyen en âge de voter de participer au développement du pays. Il a exhorté tout le monde à se rendre aux urnes pour choisir méticuleusement les premiers magistrats des 1 695 communes du territoire national. "On doit choisir des personnes qui ont une vision et soif de développement", a-t-il déclaré hier soir.
Bien qu’il n’ait pas fait campagne directement pour les candidats de sa mouvance, Andry Rajoelina n’a pas mâché ses mots pour critiquer certains maires, estimant que ceux qui peuvent collaborer avec le régime devraient logiquement être les premiers choix des électeurs. Il a pris pour exemples les retards dans la construction d’infrastructures à Antananarivo et Toamasina, qu’il a attribués au manque de collaboration des maires en poste avec les dirigeants.
La pauvreté accentue la pauvreté
Outre les élections, le président a profité de son passage à la TVM pour donner son avis par rapport au classement de Madagascar à la tête de la liste des pays les plus pauvres, circulant sur internet depuis la semaine dernière. Ces chiffres affirment que plus de 80 % des Malgaches vivent en dessous du seuil de pauvreté. Selon ce rapport, bien que la pauvreté en milieu rural ait légèrement diminué ces dernières années, son aggravation dans les zones urbaines, plus densément peuplées, pèse lourdement sur l'économie de la Grande Île.
Pour sa défense, le chef de l’État a rejeté ces statistiques, affirmant que seuls les rapports publiés par la Banque mondiale sont fiables. Bien qu’il reconnaisse la persistance de la pauvreté chronique, il a mis en avant l’espoir qu’entrevoit l’institution de Bretton Woods pour Madagascar, avec une croissance économique prometteuse à moyen terme.
D’un autre côté, Andry Rajoelina a souligné que le véritable problème réside dans le boom démographique incontrôlé. "C’est la pauvreté qui accentue la pauvreté", a-t-il déclaré, prenant pour exemple une mère de famille âgée de 23 ou 25 ans ayant déjà cinq ou six enfants, dont certains n’ont même pas de père déclaré.
La solution, selon lui, réside dans la promotion du planning familial pour freiner ce boom démographique. Cependant, il a rappelé que Madagascar, avec moins de 30 millions d’habitants pour un territoire comparable à celui de la France, ne devrait pas être confronté à de tels problèmes.
Ravo Andriantsalama