Tout a commencé par une photo publiée sur Facebook. L’image montre un colisée en construction dans l’enceinte du Rova d’Antananarivo. À partir de ce moment, ce réseau social est devenu un grand amphi pour un cours d’histoire de Madagascar en général, et du Rova, en tant que patrimoine culturel, en particulier. Des photos d’Antananarivo d’antan, celles de la Reine Ranavalona, du paysage du Rova de l’époque circulent partout.
Une partie des Malgaches qui utilise Facebook, s’intéresse soudainement à l’histoire de la royauté Malgache. « Il est évident que le Rova d’Antananarivo, chargé d’une histoire ancestrale, multi circulaire, fait partie intégrante du paysage physique et symbolique du Malgache. Aussi, l’indignation et la colère, face à la brutalité des transformations récemment publiées sont compréhensibles. Elles sont actuellement vécues par tout Malgache comme une réelle agression, une dépossession, un viol de sa mémoire, de son être », explique l’ancienne directrice de la valorisation du patrimoine culturel nationale, la professeure Rakotoanosy Monique. En effet, cet intérêt soudain à son patrimoine culturel et tout ce qui est autour est dû à un sentiment d’appartenance à l’égard de ces symboles.
Comme le dit l’historien Raphaël Eddino Sero Tassou, « dans le contexte actuel, ce patrimoine [le Rova] met en lien direct notre histoire, notre culture, surtout notre identité. » Il ne s’agit pas simplement d’un monument ou d’une infrastructure, il s’agit carrément de l’essence même du Malgache.
Ce qui se passe actuellement aurait-il réveillé en chacun des citoyens la notion de la préservation et de la conservation de l’authenticité historique d’un patrimoine. À chacun sa façon de protéger cet héritage ancestral.
