Récemment, Bodo Razafindrazaka, la star de la variété malgache, a fait une annonce sur l’exposition de ses tableaux dans une galerie de la capitale. Eh oui, non seulement elle a une voix d’or mais aussi une main de fée. Le confinement est une occasion pour elle d’exploiter ses talents de peintre. Bodo a accepté de donner des détails sur sa nouvelle passion dans cette interview.
Studio Sifaka : Bonjour Bodo. On connait vos talents de chanteuse mais durant ce confinement, vous vous êtes mise à la peinture. Était-ce en vous depuis tout ce temps ou vous l’avez appris récemment ?
Bodo : Je n’ai jamais suivi des cours de peinture, je suis autodidacte. J’ai discuté avec des amis peintres et me suis inspirée d’œuvres déjà existantes. C’est vraiment durant le confinement que je me suis mise à peindre. Je le répète souvent, nous ne sommes pas des épaves, nous avons tous quelque chose en nous. C’est comme la parabole dans la bible, il y en a qui ont reçu cinq talents et les ont exploités pour en recevoir cinq autres de plus. Par contre, il y a ceux qui en ont reçu un et qui n’en ont rien fait soit qui l’ont enterré. A cause de cette attitude, même le moindre leur sera enlevé.
Studio Sifaka : Quand vous dites que vous vous êtes inspirée des œuvres d’autres artistes, avez-vous essayé de les copier d’abord ou vous êtes-vous immédiatement lancé dans la création ?
Bodo : A vrai dire, je n’ai pas copié les œuvres mais j’ai essayé d’assimiler les techniques. Ensuite, j’ai essayé de refaire quelques toiles à ma façon. Je fais de la peinture abstraite, un peu intuitive. Le produit final dépend largement de mes sentiments et de mon état d’âme. Je ne choisis que la couleur et les matières.
Studio Sifaka : Quelles thématiques abordez-vous dans cette nouvelle activité ? Est-ce qu’on y retrouve celles de vos chansons ?
Bodo : Non, cela n’a rien à voir avec mes chansons. La liberté, c’est ce qui résume le plus ce que j’exprime à travers mes peintures. C’est pour cela que cela dépend de mon état d’âme. Si vous demandez à un psychologue de voir mes Å“uvres, il me dirait « là , tu étais un peu rancunière », « là , c’était ton anniversaire ? ». De plus, j’y mets beaucoup de couleurs. C’est vraiment une liberté d’expression. Â
Studio Sifaka : N’est-il pas paradoxal de parler de liberté en temps de confinement ?
Bodo : Exactement ! C’est vraiment une évasion. J’ai sensibilisé les gens là -dessus depuis le début : « vivez votre confinement », c’est pour cela que je le vis aisément aujourd’hui. Quand je peins, tous mes soucis s’estompent. J’y trouve de la sérénité et j’irai même jusqu’à dire que la peinture a des vertus thérapeutiques.
Studio Sifaka : A vous entendre, le résultat de votre travail vous satisfait déjà . Est-ce que vous pensez à une carrière professionnelle dans la peinture ?
Bodo : C’est de cette manière aussi que j’ai débuté dans la chanson. Je pense donc que je vais devenir professionnelle. En tout cas, je ne vais plus m’arrêter. Actuellement, j’expose déjà mes œuvres chez Paper Store. Je ne peux pas dire que je suis satisfaite de mon travail mais c’est l’envie de partager qui me pousse à faire des expositions. Pour moi, une œuvre d’art n’est ni bonne ni mauvaise. Soit on aime, soit on n’aime pas, c’est tout.
Studio Sifaka : Merci pour cette entrevue Bodo !
Bodo : Il n’y a pas de quoi. C’est vous que je remercie !
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