Le 4 juin est la journée internationale des enfants victimes d’agression. Cette journée est dédiée à dénoncer les violences physiques, émotionnelles, et mentales faites sur les enfants.
À Madagascar, comme dans d’autres pays, il est fréquent de frapper les enfants qui font des bêtises. Dans la culture malgache, on a même un adage qui dit « Zaza tiana tsy hitsitsiana rotsa-kazo », en français, cela pourrait être compris par « Qui aime bien, châtie bien », des mots qui semblent justifier la banalisation de frapper un enfant.
Un rapport de l’UNICEF Madagascar en 2018 précise que 9 personnes sur 10 déclarent avoir subi des châtiments corporels au sein de leur famille et 1 personne sur 2 en milieu scolaire. « Corriger un enfant peut, en effet, signifier aimer un enfant dans la culture malgache, mais il y a une différence entre frapper un enfant avec une brindille et un bois rond» affirme Dimby Tsilavina Ranoelimanana, président fondateur de l’association Ank’Izy. Selon lui, chaque parent éduque son enfant à sa façon, mais toute forme d’excès équivaut à de la violence, que ce soit physique ou verbale.
 Les séquelles de la violence
L’UNICEF définit la violence envers les enfants comme étant « la maltraitance et le préjudice physique et mental, le défaut de soins ou de traitement inadéquat, l’exploitation et la maltraitance sexuelle ». Ces violences peuvent avoir des séquelles graves tant dans le développement du cerveau de l’enfant que dans son épanouissement en tant qu’adulte. « L’enfant aura du mal à bâtir une personnalité solide, et jusqu’à l’âge adulte, il aura du mal à devenir autonome, mature et responsable » précise Kolo Randriamanana, psychologue. Il risque aussi d’avoir des problèmes relationnels et même d’adopter des comportements antisociaux. Mais au-delà des troubles psychologiques, c’est la perception du bien et du mal de l’enfant qui peut aussi se retrouver altérée. « La violence éducative apprend aux enfants qu’on a le droit de faire du mal à ceux qu’on aime, que la violence est un moyen légitime de résoudre les problèmes … et par conséquent, la victime a des fortes chances de devenir violent envers les autres et même dans son propre foyer plus tard », poursuit-elle.
Comme Elvis Presley l’a dit, « Les enfants sont la chose la plus précieuse dans la vie. Un parent doit faire tout ce qu'il peut pour donner à un enfant le sens de la famille ». Prenons soin d’eux !
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