La journée mondiale contre le travail des enfants est célébrée, comme à chaque année, le 12 juin. Cependant, dans le monde, près de 72 sur 152 millions d’enfants exercent une profession dangereuse, selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail, et Madagascar n’y échappe pas.
Plus de 10.000 enfants malgaches, parfois dès l’âge de 5 ans, travaillent dans les mines de mica, d’après une étude effectuée par l’ONG Terre des Hommes en 2019. C’est cette même année que Anja Raminosoa a passé quelques semaines à Andranonambo, un site d’exploitation de mica dans le sud de Madagascar, pour réaliser son mémoire de fin d’études. « Mon thème a porté sur l’impact du travail précoce des enfants sur leur développement cérébral. Ce thème me tient à cœur parce que le cas des mineurs qui travaillent dans les mines est concret et cela a des répercussions vraiment palpables sur leur santé et leur développement », témoigne-t-elle.
En effet, dans l’exécution de leurs tâches, ces enfants ne portent aucune protection et sont directement exposés aux particules de poussière qui peuvent provoquer la toux sans compter les anomalies au niveau des poumons. Outre ces maladies, les blessures physiques ne sont pas exclues, au niveau des mains ou des pieds, pour ceux qui y vont pieds nus.
La plupart d’entre eux n’ont pas conscience des conditions dans lesquelles ils vivent. « Il y a des enfants de 4 ans qui accompagnent leurs parents dans les mines, et ce, dès 5 heures du matin. Les plus jeunes considèrent cela comme un jeu et je trouve cela triste. Ils ne savent pas comment vivre autrement. D’ailleurs, ce qui m’a le plus marqué, c’est une jeune fille de 16 ans, enceinte qui continuait à travailler malgré sa situation ».
Il est à noter que l’UNICEF a déjà mis en place un programme de lutte contre le travail des enfants, mais « la voie qui conduit à l’abandon du travail des enfants est complexe et prend du temps » selon cet organisme onusien.
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