Ces dernières années, on constate que le nombre des enfants errant dans les rues de nos villes augmente. La plupart du temps, ces enfants font la manche parce qu’ils ont été séparés de leurs parents.
Selon l’enquête MICS réalisée par l’Institut National de la Statistique en 2018, presque la moitié des enfants âgés de 5 à 17 ans sont impliqués dans le travail des enfants à Madagascar. Les régions Haute-Matsiatra, Androy et Vakinakaratra enregistrent les pourcentages les plus élevés. Ces mineurs sont amenés à effectuer des tâches ménagères, des activités économiques ou des travaux dont les conditions sont dangereuses.
Les enfants des rues en augmentation
Par contre, il y a une situation dont on ne parle pas assez dans les grandes villes. Il s’agit de l’augmentation du nombre d’enfants qui quémandent les passants dans les rues. L’association Grandir à Antsirabe s’occupe des enfants des rues dans la Ville d’eau. D’après son directeur, Tsitoha Ratolojanahary, 90 % des enfants des rues sont en rupture familiale et doivent subvenir seuls à leurs besoins. Toutefois, il y en a qui se font exploiter par les adultes.
Ces enfants deviennent encore plus vulnérables en ce moment. Pour protéger les enfants pris en charge et le personnel de l’épidémie de coronavirus, Grandir à Antsirabe a cessé l’accueil d’urgence des enfants des rues la nuit. Pourtant, cela leur permettait de prendre une douche, de manger et de faire d’autres activités.
Très peu reviennent à l’école
Habitué trop tôt à recevoir de l’argent, ces enfants en rupture familiale ne veulent pas revenir sur le chemin de l’école. Seuls 15 % de ceux qui sont recueillis par l’association veulent étudier pour obtenir leur Certificat d'Études Primaires Élémentaires (CEPE). Ce dernier est indispensable pour pouvoir suivre une formation professionnelle. En général, ils entament cette formation à 14 ans et travaillent tout de suite après. Avant cet âge, Grandir à Antsirabe s’assure de maintenir un lien entre les enfants et leurs familles. Ce n’est qu’une fois qu’ils ont fini la formation et ont trouvé un travail décent que les enfants sont réinsérés dans leur famille. Sans ces conditions, ils reviendraient dans les rues.
Aujourd’hui, est célébrée la Journée mondiale contre le travail des enfants. Selon la convention relative aux droits des enfants, « les enfants ont le droit d’être protégés de tout travail dangereux ou mauvais pour leur éducation, leur santé ou leur développement. S’ils travaillent, ils ont le droit d’être en sécurité et d’être payés comme il faut. »