Dans le quotidien comme dans la vie en général, beaucoup de personnes souffrent du complexe de supériorité. Ce trait de caractère, qui traduit une grande assurance de soi-même, peut se développer dès l’enfance, via la génétique ou encore en fonction de l’expérience et du vécu de chacun dans un milieu où la compétition est réellement présente ou juste dans l’esprit du sujet. Le fait de se considérer comme étant toujours le meilleur, les experts le catégorisent dans les complexes de supériorité. Hery Miadana Andrianoelison, psychologue-psychothérapeute, nous explique comment gérer et travailler avec ce genre de personnalité, notamment dans le monde du travail.Â
Comment reconnaître les personnes qui ont un complexe de supériorité ?
Elles ont une autosatisfaction surélevée d’elles-mêmes. Ce sont des personnes qui refusent l’échec. A leurs yeux, elles s’estiment meilleures que n’importe qui, même si elles sont confrontées à des personnes qui les dépassent de très loin. Elles sont capables d’affirmer que la réussite des autres est due à des facteurs externes. Par rapport à leur attitude en général, elles sont prétentieuses et odieuses et n’en sont pas conscientes.
Peut-on dire que le complexe de supériorité est une maladie psychique ou mentale ?
Au niveau de la littérature scientifique, les avis sont opposés. Certains maintiennent la position que le complexe de supériorité ressort des traits caractériels d’une personne. Par contre, à partir du moment où les manifestations relèvent de l’exagération, il est possible que cela s’apparente à des symptômes de maladie mentale que des psychiatres identifieront par la suite. Mais à mon avis, le complexe de supériorité n’est pas une maladie.
Quels sont les impacts de la présence d’une personne avec un complexe de supériorité dans une équipe ?
Peu importe ce qui se passera, les personnes souffrant de complexe de supériorité ne savent pas analyser leurs comportements. A leurs yeux, si quelque chose va de travers,  cela sera toujours la faute des autres et jamais la leur. Elles ne prendront jamais la responsabilité d’un échec mais accuseront toujours les autres. Par ailleurs, elles ont donc tendance à stagner dans l’incapacité de s’améliorer étant donné qu’elles pensent être les meilleures. Cette attitude nuira inévitablement à l’équipe, qu’elles soient cheffes hiérarchiques ou subordonnées.
Quels sont vos conseils pour mieux vivre avec ce genre de personnes ?
Face aux sujets qui sont toujours dans la démonstration de leur supériorité, pour éviter tout conflit, il est nécessaire d’identifier potentiellement dans quels domaines elles ne supportent pas d’être défiées ou elles se sentent menacées. Cela les poussera à argumenter constamment pour prouver qu’elles sont les meilleures.
Peut-on éviter ou remédier à ce complexe ?
On ne l’évite pas dans la mesure où cela s’est construit durant l’enfance, par contre si la personne et son entourage ont conscience de l’existence de ce complexe, il est possible d’effectuer un travail sur soi, le but étant de déconstruire la base de ce complexe. Toutefois, cela nécessite l’accompagnement d’un professionnel, parce que cette démarche peut provoquer une dépression. Il faut savoir que c’est très dur pour ces personnes de reconnaître qu’ils souffrent de complexe de supériorité.