La sécurité financière ne rime pas forcément avec épanouissement personnel. Nombreuses sont les personnes qui évoluent dans un environnement professionnel qu’elles n’ont pas choisi.
La passion du travail
« ‘’J’ai la flemme. Je n’ai pas envie d’y aller’’. J’entends souvent ces mots de sa bouche le matin », témoigne une femme dont le mari, la trentaine, travaille dans l’administration depuis 7 ans. « Il saute sur chaque occasion de ne pas se rendre à son bureau. Il ne se sent vraiment pas à sa place là -bas à ce que je vois », poursuit-elle. L’homme en question, qui préfère garder l’anonymat, se plaint de sa vie actuelle malgré un niveau de vie assez élevé. « Oui, j’ai la sécurité financière grâce à mon travail, mais finalement l’argent ne fait pas tout. Je me sens à côté à la plaque », lance-t-il. D’après lui, ce qu’il ne supporte pas dans son poste, c’est le fait de rien faire. « Le sureffectif est manifeste dans mon service. C’est à peine si on nous donne du travail à faire. Je reste là à compter les heures. C’est frustrant », déclare-t-il, lui qui a un Master II.
Contrairement à lui, Velo Ghislain, journaliste dans la presse écrite, vit pleinement de son travail. Souvent qualifié d’ingrat, ce métier est pourtant exercé par quelques passionnés comme Velo Ghislain. « On peut gagner des dizaines de millions ou faire les choses bien. Ce n’est pas que je n’ai pas besoin des millions, mais j’aime ce que je fais. On verra où cela va me mener », déclare ce père de famille qui a 12 ans de journalisme sous la plume. Â
Qualité de vie VS Niveau de vie
Le coach en développement personnel et fondateur de Master Life, Toky Rajaona, fait la différence entre la qualité de vie et le niveau de vie. « Le niveau de vie est matériel. C’est mesurable comme le salaire mais cela n’assure pas la qualité de vie, le bien-être, la paix intérieure. Au contraire, ce sont la tension, la routine, la pression qui peuvent prendre le dessus », indique-t-il, en soulignant que les gens ont tendance à chercher la sécurité financière mais pas la liberté financière. « Qui dit sécurité financière, dit peur de ne pas être en sécurité. La personne est alors comme emprisonnée dans une zone de confort. Elle n’ose pas se confronter à d’éventuels échecs », ajoute-t-il.
C’est justement le cas de notre homme de l’administration qui affirme vouloir « tout plaquer » pour démarrer autre chose mais qui ne peut pas. « J’ai une famille à nourrir », résume-t-il. Toky Rajaona de conclure que la plupart des gens ne se fixent pas des objectifs professionnels sur 5, 10, 15 ans, … « Ils vivent ainsi au gré des vagues. Ils peuvent avoir une sécurité financière mais n’ont pas de joie de vivre ».