A 32 ans, Toky Rambolaniaina est aujourd’hui chorégraphe, danseur, compétiteur show dancer et professeur de danses de couple, spécialisé en danses afro-latine, à Paris. Animé depuis l’âge de 16 ans par sa passion, il en a fait sa vie.
« Il faut savoir que la passion n’était pas innée, ça a commencé à 16 ans. À l’époque, chaque fois que nous allions à un mariage, je n’aimais pas le fait de m’ennuyer et de rester assis à juste manger. Par ailleurs, j’avais remarqué aussi que, lors de ces fêtes, seuls les adultes et surtout ceux qui ont pris de l’âge savaient danser la valse, le tango ou le rock’n’roll », indique Toky. De là , il a commencé à intégrer un club de danse et à apprendre. « C’était le rock’n’roll qui m’a le plus attiré au départ », souligne-t-il. Mais au fil des années de pratique, il s’est plus penché sur les danses afro-latines (kizomba, salsa, bachata…) pour en faire sa spécialité.
15 ans de pratique et 4 années d’apprentissage
Après 4 ans d’apprentissage, il a progressivement pris de l’expérience à travers des compétitions, des stages et des ateliers. Au fil des compétitions et après l’obention de quelques trophées et palmarès, dont le premier prix du trophée de Madagascar en compétition nationale en 2018 ou le concours Afro-Latino, lors du festival international des danses latinos à la Réunion en 2015, il a acquis plus de maîtrise et est devenu, par la suite, professeur de danses de couple. « À Madagascar, il n’y a ni école ni club pour délivrer un certificat ou un diplôme attestant qu’une personne peut enseigner la danse », précise-t-il.
« Ce qui est marquant chez lui, c’est sa ferveur et la passion qui l’anime. En apprenant avec lui, on peut ressentir qu’il aime la danse et il nous apprend à aimer cela aussi », indique une de ses élèves. Devenir professeur de danse a aussi impliqué l’autoapprentissage pour monter en niveau et en compétences. « C’est à ce moment qu’on a le choix de devenir chorégraphe ou de juste rester un professeur de danse, et, pour ma part, j’ai choisi d’être les deux à la fois et en même temps de rester compétiteur ». C’est grâce à ses créations chorégraphiques qu’il a pu devenir également un show dancer.
Avoir une carrière internationale à partir de la danse, difficile mais réalisable
« C’est difficile de trouver une opportunité pour lancer une carrière internationale ou sortir de Madagascar à partir du domaine artistique », indique Toky. En effet, outre les moyens financiers, ceux qui sont dans le domaine artistique ont du mal à s’en sortir sur la scène internationale. Mais pour lui, l’opportunité s’est présentée quand une association l’a invité pour faire un show dance dans le cadre d’un évènement à Paris. « J’ai profité de cette occasion pour présenter une candidature vidéo dans le cadre du Kiz Got Talent, un concours d’une grande envergure puisque plusieurs pays européens étaient représentés », revèle-t-il.
En remportant la deuxième place lors de ce concours, il a pu voir sa carrière décoller : « ce fut une réelle opportunité, car par la suite j’ai été contacté par des associations, des clubs et écoles qui voulaient me proposer de devenir professeur. Il y avait également des personnes qui voulaient suivre des cours particuliers, et des agences ont proposé une collaboration pour des créations chorégraphiques et aussi pour enseigner ».
Aujourd’hui, Toky Rambolaniaina continue sa carrière à Paris. Il faut savoir toutefois qu’à Madagascar, la danse et même le domaine artistique restent assez peu valorisés. Quoi qu’il en soit, il est tout à fait possible d’en faire sa carrière en prenant le parcours de ce professionnel de la danse comme exemple. Â
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