Madagascar fera-t-il la passe trois pour des élections sans heurts après 2013 et 2018 ? Cela ne sera possible que si le scrutin est libre, transparent et surtout accepté par tous. C’est dans ce sens qu’un code de bonne conduite est actuellement en gestation. Mais que vaut un code de bonne conduite ?
Ces dernières années les codes de bonne conduite aux élections se sont multipliés en Afrique subsaharienne. Plus tôt dans le mois, la Cote d’Ivoire a vu ses partis politiques signer un code de bonne conduite en vue des municipales et des régionales en septembre. 2023 est une année électorale à Madagascar et à quelques mois de la présidentielle, l’incertitude gagne du terrain entre une loi électorale qui ne fait pas l’unanimité, un budget qui n’est pas encore fixé et les restrictions des réunions et des manifestations publiques des partis de l’opposition. L’ambiance préélectorale est pour le moins délétère à l’image de l’ancien président Marc Ravalomanana et non moins candidat déclaré qui s’est fait gazé par la gendarmerie à Analavory.
Consultation
Dans le cadre du projet Participe, la Fondation Friedrich Ebert est en train de préparer le terrain pour un code de bonne conduite. A cet effet, une consultation élargie de toutes les parties prenantes, entre autres les partis politiques et la société civile est prévue débuter la semaine prochaine. Les codes de conduite sont généralement adoptés dans des pays en proie à une instabilité politique comme c’est souvent cas en Afrique. Les faits montrent que parvenir à un consensus en matière électorale est souvent ardu dans ces pays. C’est à ce niveau qu’intervient le code de bonne conduite qui, fort de sa démarche volontaire et participative, devrait rendre les partis politiques plus susceptibles de se sentir liés par les engagements qu’ils ont pris librement. Voilà la partie théorique. Reste à savoir si les partis malgaches vont jouer pleinement le jeu car jusqu’ici, les précédents appels à une concertation n’ont pas eu d’écho favorable.
Tolotra Andrianalizah