Appelée à donner des garanties quant au financement de l’organisation des élections, la loi de finances rectificative a finalement été tuée dans l’œuf.
Surprise. Alors que la question du financement de l’organisation des élections est sur toutes les lèvres, la loi de finances rectificative était particulièrement attendue. Il n’en sera rien. Il a été décidé en conseil des ministres qu’il n’y aura pas de rectification de la loi de finances. « Nous ne sommes pas obligés d’adopter une loi de finances rectificative », lance le Premier ministre Christian Ntsay à la sortie de l’Assemblée nationale. Il indique que tous les besoins supplémentaires peuvent être coordonnés dans le cadre du budget initial de 2023, sans spécifier l’organisation des élections. Le compte rendu du conseil des ministres fait justement savoir que l’Etat dispose de moyens suffisants à cet effet en soulignant que des dispositions légales permettent l’affectation du budget. Pour rappel, le budget prévu pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne suffira pas pour les échéances électorales prévues cette année. Â
A quelques mois de la présidentielle, le pays n’est pas plus avancé sur le financement de l’organisation du scrutin, encore moins sur les municipales. De l’autre côté, les partenaires techniques financiers ne se sont pas encore positionnés concrètement sur la mise en place d’un basket fund. Le vice-président de la CENI Andoniaina Andriamalazaray réitère l’importance du budget pour l’organisation des élections. « Nous pouvons toujours organiser les élections avec les moyens que nous avons. Mais si nous n’avons que 10 ariary, nous aurons une élection de 10 ariary », indique-t-il. Il se veut néanmoins serein quant à la suite des évènements en déclarant que la CENI s’en tient pour le moment à son plan A et affirme que la commission travaille dans ce sens.
Tolotra Andrianalizah