Une trentaine de partis ont apposé leur signature, mais l'absence des partis proches du pouvoir suscite des interrogations.
« La signature de cette charte nous appelle à la conscience collective que nous en tant que parti politique avons un devoir envers les citoyens qui est de générer la paix, prôner la conciliation et réconciliation, apporter les solutions et non fomenter des troubles », lance la secrétaire nationale de l’Arema Annick Ratsiraka, candidate à la présidentielle et signataire de la Charte de bonne conduite des partis politiques et des candidats. « Cette charte est le fruit d’une collaboration exceptionnelle entre les forces politiques diverses qui ont mis de côté leur différence et leurs différends pour s’engager ensemble en faveur de valeurs fondamentales pour un processus électoral démocratique et équitable ».
Un peu plus d’une trentaine de formations politiques ont apposé leur signature sur la Chate de bonne conduite des partis politiques et des candidats. La convivialité était de mise au Carlton alors que le dépôt des dossiers pour la candidature a ouvert le même jour. Le représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert (FES) Constantin Grund souligne l'appartenance de la charte à la grande famille politique malgache. Il met également en avant l'importance du projet pour la Fondation, expliquant qu'en tant que fondation politique, il s'agit d'une initiative majeure visant à garantir le bon déroulement des élections à Madagascar et à promouvoir la paix préalablement, pendant et après les élections. Toutefois, il précise que la charte n’est nullement un pacte de non-agression entre les partis politiques. « La politique se nourrit de la confrontation des idées et la compétition pour trouver les moyens efficaces de vaincre son adversaire dans un combat démocratique », lance-t-il.
Absence notable
La coordinatrice du programme gouvernance publique de la FES Mireille Andriambolanoro indique que la Charte de bonne conduite ne se limitera pas à l'élection présidentielle en cours. Au contraire, elle prévoit des mises à jour cycliques avant chaque élection à venir. Cette approche souligne l'intention de créer un cadre permanent pour l'éthique politique et la transparence dans le pays, plutôt que de la considérer comme une mesure ponctuelle.
Cependant, l'absence notable des partis proches du pouvoir, notamment le TGV, la formation politique du président de la République, ainsi que le Freedom et l'ADN, soulève des questions et suscite une incompréhension. Le TGV, qui avait pourtant participé à l'élaboration de la charte, a finalement décidé au dernier moment de ne pas apposer sa signature. Cette décision a pris de court de nombreux observateurs et acteurs politiques, notamment Rivo Rakotovao du HVM, qui exprime sa déception quant à l'absence de ces partis majeurs dans cette initiative. Même l'ancien président de la République, Marc Ravalomanana, se dit curieux de connaître les raisons derrière ce désistement. Cependant, il est important de noter que la charte en question n'a pas de force exécutoire. Ainsi, personne n'est contraint de la signer. Parmi les autres partis politiques qui n'ont pas apposé leur signature sur la charte figure également le MMM qui avait pourtant été impliqué dans le processus d'élaboration.
Tolotra Andrianalizah