La désignation du gouvernement collégial à la tête du pays en tant que chef d'État intérimaire est en passe de devenir une nouvelle pomme de discorde majeure.
Sur les treize candidats en lice pour la magistrature suprême, dix d'entre eux ont adressé une lettre au président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour exprimer leur profonde préoccupation face à la décision de la Haute cour constitutionnelle (HCC) d’approuver l’exercice des fonctions de chef d’Etat par intérim par le gouvernement collégial dirigé par Christian Ntay. La contestation repose sur ce que ces candidats qualifient d’amalgame sur l’article 46 de la Constitution qui traite d’une éventuelle candidature du président de la République et du président du Sénat à la présidentielle et l’article 52, invoquée par la HCC, qui selon eux ne traite nullement d’élection. Ces candidats, dont Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Roland Ratsiraka ou encore Siteny Randrianasoloniaiko, ont fait part de leurs craintes que cette décision de la HCC soit motivée par des intérêts politiques visant à permettre au Premier ministre de prendre les commandes de l'État pendant la période électorale présidentielle. Les mots utilisés dans la lettre des candidats sont forts, qualifiant les membres de la HCC de « complices de ces manœuvres ».
Climat de méfiance
Cette accusation souligne la profonde méfiance et la polarisation qui règnent actuellement dans le pays à l'approche du premier tour. La réponse de la CENI à cette lettre est très attendue, alors que les candidats se préparent pour une réunion avec la Commission le 22 septembre. Au cours de cette réunion, plusieurs sujets cruciaux seront abordés, dont la révision du registre électoral et la localisation des bureaux de vote. Dans un contexte où la stabilité politique est essentielle pour assurer des élections justes et transparentes, la situation actuelle à Madagascar souligne les défis auxquels le pays est confronté sur la voie de la démocratie. Les semaines à venir seront décisives pour déterminer comment ces différends seront résolus et quel impact ils auront sur le processus électoral à venir.
Tolotra Andrianalizah