La position de la délégation des Nations unies venue à Madagascar pour s’enquérir de la situation préélectorale a été attendue. Dans leurs déclarations respectives, Andry Rajoelina et le collectif des 11 candidats ont repris ce qui leur convenait dans le communiqué y afférant.
La délégation conduite par le représentant spécial du secrétaire général auprès de l’Union africaine Parfait Onanga-Anyanga s’est fendue d’un communiqué pour le moins prudent à l’issue de la mission menée à Madagascar. Publiés dans la journée de dimanche, les propos du communiqué ont été repris dans les déclarations respectives du président sortant Andry Rajoelina et du collectif des 11 candidats. Plus exactement, chaque bord a repris la partie qui convenait à leur point de vue.
Andry Rajoelina s’est uniquement focalisé sur l’appel de la mission à utiliser « les mécanismes et cadres institutionnels établis par la Constitution ». « Il faut respecter les décisions de la Haute cour constitutionnelle (HCC) qui sont d’ailleurs acceptées par la mission des Nations unis. Dans le communiqué, il est clairement notifié : il n’y a pas d’accord politique qui vaille, le pays doit rester dans les limites de Constitution », a lancé le président sortant en taclant les intentions des candidats de l’opposition d’aboutir à un éventuel accord politique. Andry Rajoelina n’a pas mentionné la première partie de la phrase qui dit que « la mission encourage toutes les parties prenantes du processus électoral à prioriser l’intérêt national et à résoudre leurs différends par la concertation et de manière pacifique en vue de renforcer la confiance ». Une confiance qui fait défaut depuis le début. Alors que le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) tente depuis quelques semaines d’amener les candidats autour de la table de négociation, le président sortant a invité les leaders religieux à « laisser la politique aux politiciens ». Pour Andry Rajoelina, il n’y a pas de crise actuellement à Madagascar mais uniquement des personnes qui veulent fomenter des troubles.
Place du 13 mai
Le collectif des 11 candidats a pour sa part retenu la partie où la mission « réaffirme le droit de toutes les parties de s’exprimer et de se réunir pacifiquement ainsi que l’importance de poser les jalons d’un processus électoral équitable et crédible ». C’est justement au nom de cette liberté d’expression et de réunion qu’il compte tenir son meeting lundi à 10 heures sur la place du 13 mai. « Nous avons essayé de faire entendre raison aux responsables qui font la sourde oreille. Le moment est venu de descendre sur la place du 13 mai », a indiqué Jean Jacques Ratsietison en soulignant que la manifestation se fera dans le calme.
Pour rappel, la mission des Nations unies s’est déroulée du 26 au 30 septembre. La délégation a rencontré tour à tour les principaux acteurs du processus électoral avec entre autres la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la HCC mais également les organisations de la société civile et les candidats. Il est à noter que le collectif des 11 candidats et le candidat Andry Rajoelina ont été rencontrés séparément.   Â
Tolotra Andrianalizah