Le président du Sénat Herimanana Razafimahefa s’est rendu à la Haute cour constitutionnelle, annonçant ainsi son intention d’occuper le poste de chef de l'État par intérim. Sa déclaration a rapidement suscité l'attention, éclipsant le début officiel de la campagne électorale.
Sur la lancée de son intervention sur la chaine France 24, le président du Sénat Herimanana Razafimahefa est revenu sur sa décision de renoncer à la présidence par intérim. Il a soumis les dossiers à la Haute cour constitutionnelle (HCC) et retiré sa lettre de renonciation datée du 8 septembre. « Face aux problèmes actuels et aux troubles qui menacent le pays d'une profonde crise politique, je prends mes responsabilités conformément à la Constitution. Je suis entièrement prêt à assumer le rôle de chef de l'État par intérim », indique Herimanana Razafimahefa qui ajoute que cette décision a été prise dans l'intérêt de la nation.
Fermement condamné
Le gouvernement collégial a réagi rapidement à travers un communiqué officiel, condamnant fermement les déclarations de Herimanana Razafimahefa. Le communiqué rappelle que le président du Sénat avait confirmé sa renonciation à la présidence par intérim le 13 septembre. Selon le gouvernement, cette nouvelle déclaration vise à perturber le déroulement de l'élection présidentielle, en détournant l'attention de l'opinion publique de la campagne électorale en cours. De son côté, le candidat Andry Rajoelina, président sortant, s'est dit surpris par cette annonce du président du Sénat, soulignant qu'aucune pression n'était à l'origine de cette décision. Cette nouvelle tournure des événements a été accueillie avec enthousiasme par le collectif des onze candidats de l'opposition, ajoutant une couche d'incertitude à une situation politique déjà complexe.
Dans les jours à venir, la HCC devra statuer sur le cas de Herimanana Razafimahefa, ainsi que sur l'incapacité du candidat Andry Raobelina, évacué en raison de blessures subies lors des manifestations. Dimanche, le président du Sénat a également exprimé sa préoccupation face à la réaction qu’il qualifie de disproportionnée des forces de l'ordre envers les manifestants.
Tolotra Andrianalizah