D’imbroglio préélectoral à imbroglio parlementaire. L’ouverture de la deuxième session parlementaire de cette année est marquée par des points de vue divergents des présidents des deux Chambres qui viennent pourtant de la même famille politique.
Le contexte préélectoral incertain a dépeint sur l’ouverture de la deuxième session parlementaire. Les présidents des deux chambres ont chacun de leur côté évoqué la situation dans leur discours respectif ce mardi 17 octobre. En fin de matinée, la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa s’est fendue d’une allocution pour le moins inattendue à Tsimbazaza. Inattendue compte tenu sa famille politique, proche du président sortant Andry Rajoelina. Christine Razanamahasoa a fait part de son inquiétude face à l’évolution de la situation du pays qu’elle qualifie de « crise », terme que ne reconnait, ni l’équipe du candidat numéro 3, ni le premier ministre Christian Ntsay. La présidente de l’Assemblée nationale en appelle ainsi au dialogue pour trouver une issue à une situation plus que jamais incertaine. « Se rapprocher ne veut pas dire être vaincu. Reconnaitre ses torts ne veut pas dire être vaincu. Cessez les provocations », lance-t-elle en précisant qu’elle s’adresse à tous les protagonistes dans le respect de la pluralité de la vision politique.
Christine Razanamahasoa a clairement franchi la ligne rouge de sa famille politique lorsqu’elle déclare avec ses mots que les conditions d’une élection acceptée par tous ne sont pas réunies évoquant le risque de tomber dans un spiral de violence et de crise. La présidente de l’Assemblée nationale s’est également adressée aux représentants de la communauté internationale qui étaient présents lors de l’ouverture de la session à Tsimbazaza. « Le temps n’est plus à la diplomatie », tonne-t-elle dans les travées de l’hémicycle, exhortant justement la communauté internationale de prendre ses responsabilités.
Fierté nationale
Quelques heures après, c’est au tour du général Richard Ravalomanana d’ouvrir la session au Sénat. Pour sa part, le nouvel homme fort de la Chambre haute est resté fidèle aux éléments de langage du gouvernement. Comme lors de la session extraordinaire qui l’a vu être propulsé au perchoir d’Anosikely, il a réitéré qu’il n’y a pas de crise à Madagascar. Il pointe du doigt une guerre de communication savamment orchestrée pour semer le trouble avant la présidentielle. « Ce qui se passe actuellement c’est du terrorisme intellectuel. Il y a une volonté de cultiver la crainte », indique-t-il. Le général Richard Ravalomanana n’a pas manqué de tacler son homologue de la Chambre basse en évoquant la fierté nationale lorsque celle-ci avait appelé la communauté internationale à intervenir.
Le divorce est-il consommé entre la présidente de l’Assemblée nationale et sa famille politique ? Il y a quelques jours, elle s’est fait remarquer lorsqu’elle avait condamné les violences à l’endroit des manifestants du Collectif des onze candidats. Le même discours que l’ancien président du Sénat Herminana Razafimahefa, remplacé plus tard par … Richard Ravalomanana.
Tolotra Andrianalizah