Le collectif des onze candidats entend braver la note que la préfecture d’Antananarivo l’a adressée.
La tension monte d’un cran. Les forces de l’ordre ont lancé des bombes lacrymogènes lors de la marche du collectif des onze candidats à Itaosy, une première depuis le samedi 7 octobre. Cela intervient le jour où la préfecture d’Antananarivo adresse une note au collectif, lui signifiant que la marche n’est plus « tolérée ». « A partir du jeudi 19 octobre 2023, toute manifestation en dehors de la campagne électorale doit impérativement éviter de perturber l’ordre public y compris la libre circulation dans la capitale », peut-on lire dans le document. La préfecture de préciser que la « tolérance administrative » dont bénéficiait le mouvement n'est plus en vigueur. Une décision pour le moins radicale.
Fin de semaine électrique
La principale raison invoquée pour justifier cette interdiction est la violence qui a éclaté lors des manifestations de mardi, au cours desquelles un décès et plusieurs blessés ont été recensés. « Vous avez pu partager librement vos revendications qui vont bien au-delà du processus électoral avec vos partisans, brutalisant les forces de l’ordre, appelant à la désobéissance civile, incitant à la discrimination et à la haine raciale, vous livrant à des actions de violence et de provocation à l’endroit d’autres citoyens n’adhérant pas à votre cause », poursuit la note.
Il convient de noter que la préfecture n'a pas évoqué les contre-manifestations organisées par le camp opposé. Lors de la marche à Ampasapito le 13 octobre, la présence des partisans du candidat numéro 3 a provoqué des altercations avec les manifestants du collectif, et depuis cette date, les marches de l'opposition ont été constamment confrontées à des contre-manifestations plus ou moins organisées. Les heurts de mardi ont atteint un niveau de violence inquiétant lorsque les contre-manifestants ont littéralement bloqué le passage au cortège de l’opposition.
La fin de la semaine s'annonce donc particulièrement tendue. La marche de ce vendredi du côté de Bel Air donnera une indication sur l’évolution de la situation politique à Madagascar.
Tolotra Andrianalizah