L’incertitude qui plane sur le processus électoral rappelle au bon souvenir de la mission de suivi électorale de l’Union européenne. Le rapport final de la mission en mai dernier sonne comme une prémisse à tout ce qui se passe actuellement dans le pays.
« Plusieurs facteurs contribuent à dépeindre un contexte politique ne favorisant pas l’inclusivité et le dialogue », pouvait-on lire en conclusion dans le rapport final de la mission de suivi électoral de l’Union européenne. La mission a notamment souligné « la nomination de personnalités proches du pouvoir à la tête de la CENI et de la Haute Cour Constitutionnelle » comme des « points préoccupants ».
Les « craintes » de la mission semblent se matérialiser quelques semaines avant le premier tour de la présidentielle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Haute cour constitutionnelle (HCC) cristallisant les critiques des candidats de l’opposition. Le collectif des onze candidats qui manifeste depuis bientôt quatre semaines, clame leur méfiance envers la CENI et avance même la création d’une cour électorale spéciale pour remplacer la HCC. L’opposition déplore pratiquement toutes les décisions qui ont été prises autour de l’élection depuis la validation de la candidature du président sortant Andry Rajoelina. A trois semaines du scrutin, dix des treize candidats n’ont toujours pas entamé leur campagne et les appels au dialogue se succèdent.
Abstraction
Malgré cela, le processus électoral se poursuit à l’image de la CENI qui dirige actuellement la formation de ses démembrements en vue du scrutin. Son président Arsène Dama semble faire abstraction des manifestations et des diverses déclarations qui vont à l’encontre de l’organisation de l’élection. Parmi les préoccupations de la mission de suivi électoral figurent l’absence d’amélioration du cadre législatif électoral, la concentration des médias, l’autocensure des journalistes, le Sénat dominé par la mouvance Présidentielle, l’absence de limite et de contrôle effectif du financement des campagnes politiques. Â
Tolotra Andrianalizah