Soixante-quatre ans après l’établissement de l'Assemblée nationale à Madagascar en 1960, la question du rôle réel des députés demeure floue pour de nombreux électeurs.
« Un député vote les lois », « un député représente la population », … Ce sont les réponses que les électeurs donnent souvent lorsque la question du rôle des députés leur est posée. Mais dans la pratique, des candidats ont tendance à promettre plus que ce qu’ils doivent faire. L'amalgame entre les fonctions exécutives et législatives est particulièrement répandu dans la mesure où les députés gèrent le crédit d'investissement destinés au développement local (CIAD). Certains candidats n'hésitent pas à exploiter cette confusion en promettant la construction d'infrastructures, ce qui embrouille davantage les électeurs quant aux véritables attributions des députés. Cette confusion persiste malgré les efforts de certaines organisations de la société civile et les nombreuses campagnes électorales successives, y compris la récente qui se termine aujourd'hui.
En ce qui concerne ces législatives de 2024, les citoyens peinent à discerner les idées des candidats, les messages étant noyés dans un tumulte partisan continu depuis le début de la campagne. L’enjeu principal étant la stabilité du régime actuel après une présidentielle boycottée par l’opposition, il y a finalement peu de place aux débats d’idées.
Demain, c’est la journée du silence électoral. La veille du scrutin où les électeurs sont invités à réfléchir sur le candidat qui les a convaincus, à condition qu'ils exercent effectivement leur droit de vote. Le taux de participation sera particulièrement scruté ce 29 mai, surtout la présidentielle. Lors du lancement de la mission d’observation la semaine dernière, l’observatoire Safidy a rappelé que la Chambre basse est chargée de voter la loi, de contrôler l’action du Gouvernement et d’évaluer les politiques publiques.
Tolotra Andrianalizah