A l’approche de la proclamation des résultats des élections municipaux et communaux, chaque faction politique multiplie les sorties médiatiques en vue d’influencer ces résultats et de rallier à leurs causes l’opinion publique.
Réponse du berger à la bergère. Depuis plusieurs jours, les politiciens se donnent à cœur joie sur les sorties médiatiques. Depuis le début de l’année, et surtout après la proclamation des résultats provisoires des élections municipales et communales par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), pros pouvoir et opposants s’engagent dans une guerre médiatique. Le but étant tout d’abord d’influencer les futurs résultats définitifs que les tribunaux administratifs vont publier d’ici peu. La seconde raison est d’influer sur l’opinion publique dans le but d’obtenir l’approbation de la population des actes futurs qu’ils veulent instituer.
Pour l’opposition, la plateforme Firaisankina est la plus active actuellement. Depuis samedi dernier et la déclaration de la liste de conseillers municipaux du parti Tiako i Madagasikara (TIM) sur leur opposition aux futurs résultats des communales, les annonces n’ont plus cessé. Avant cela, d’autres leaders de l’opposition ont déjà donné leurs avis dont quelques-uns assez tranchants. Pour rappel, Siteny Randrianasoloniaiko ainsi que Fidel Razara Pierre annoncent vouloir un « face-à -face » avec les dirigeants. Du côté orange, la couleur politique du régime, les responsables étatiques, élus ainsi que les plus farouches partisans se ruent devant les caméras pour expliquer qu’il n’est plus l’heure pour les troubles politiques. Lundi à Analakely, les députés Irmar élu dans les six districts de la capitale déclarent qu’il ne reste plus que l’officialisation de la victoire de la candidate maire Harilala Ramanantsoa vue les résultats provisoires de la Ceni.
Crédibilité
Lors d’une déclaration à la presse dans l’après-midi de lundi à Bel’air, quartier général du TIM, le Firaisankina ajoute encore du piment à la sauce. Ils mettent en cause la crédibilité de la Ceni durant tout le processus électoral. Une crédibilité également mise en cause par tous ceux qui ne soutiennent pas le régime.
Pour les pros régime, le fait que plusieurs responsables étatiques se pressent à faire des sorties médiatiques peut-être perçues de différentes manières par l’opinion publique. Certains sont tentés de dire que c’est en quelque sorte un aveu d’impuissance. Surtout que les déclarations parviennent jusqu’à la haute sphère de l’Etat, en passant par les administrateurs territoriaux, à l’exemple du préfet de police d’Antananarivo, le général Angelo Ravelonarivo.
Les pros pouvoir voient plutôt la situation d’un autre angle. Ces déclarations ont pour but de maintenir la paix et l’ordre en attendant les résultats des élections. Â
Côté citoyens, on se sent dès fois perdu par la situation à cause des multiples apparitions des politiciens de chaque faction politique. Manantsoa, un jeune citoyen, déclare ne plus savoir ou mettre la tête avec cette guerre de communication qui fait rage. Il avance pourtant qu’il a bel et bien exercé son droit de vote le 11 décembre dernier et attend dans le calme la décision du tribunal administratif.
Ravo Andriantsalama