L’Observatoire SAFIDY a présenté vendredi son rapport final sur les élections communales et municipales du 11 décembre dernier. Faible taux de participation, plusieurs irrégularités techniques, ainsi que le manque de transparence, entre autres. Bref, autant de défis qui fragilisent la démocratie locale, c'est du moins ce qui ressort du rapport final. Les constats de SAFIDY sont préoccupants, traduisant un désintérêt croissant des citoyens vis-à -vis du  processus électoral. Ensuite, sur le plan politique, l’écrasante majorité des mairies a été remportée par la coalition présidentielle, l'IRMAR et ses alliés, confirmant sa position dominante en vue des élections sénatoriales à venir.
Mais le point le plus inquiétant, selon SAFIDY, concerne la gestion des résultats électoraux par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). La rapporteuse de l’observatoire, Carinah Ranaivojaonina a pointé des incohérences sur le site officiel de la CENI. Selon elle, « les changements inexpliqués des résultats sur le site de la CENI, notamment l’augmentation soudaine des voix pour un candidat, révèlent des failles dans la gestion et la sécurisation des données électorales. Cela a renforcé la méfiance des citoyens envers l’intégrité du scrutin. De plus, les insuffisances techniques, le manque de financement et les failles budgétaires de la CENI restent des problèmes non résolus. »
SAFIDY souligne aussi l’influence du contexte économique et social sur le processus électoral. Certains dons et avantages offerts par des candidats ont également biaisé la perception du vote, le transformant en un échange transactionnel plutôt qu’en un choix démocratique. L’observatoire ne compte pas s’arrêter là . Ses activités de suivi continuent, du moins, d’après les dires de Stella Razanamahefa, responsable suivi-élection de l’observatoire. « Étant donné que les élections municipales et communales ne sont pas encore complètement achevées, nous poursuivons notre mission de suivi jusqu’à leur finalisation. La mise à jour annuelle de la liste électorale est également un enjeu clé, et nous mobilisons nos équipes pour en assurer le contrôle. Un autre défi majeur qui nous attend est de convaincre les autorités de prendre en compte nos recommandations afin d’améliorer l’organisation des élections. Ce sont les principales tâches qui nous attendent après cette élection, » s’exclame-t-elle.
Pour rappel, de nouvelles élections communales partielles seront organisées dans 12 communes selon la CENI. Par ailleurs, les élections sénatoriales devront avoir lieu aussi à la fin de cette année. Mais contrairement aux élections précédentes, les sénateurs seront élus au suffrage universel indirect, ce qui signifie que seuls les grands électeurs participeront au vote.
Ravo Andriantsalama